Critiques

Of Monsters And Men

Fever Dream

  • Republic Records
  • 2019
  • 41 minutes
3,5

Le 26 juillet dernier, le groupe islandais accouchait de son troisième album studio, Fever Dream, après le sympathique premier opus My Head is An Animal en 2011 et le meilleur, Beneath the Skin en 2014. Cinq ans plus tard, nous voici donc devant la nouvelle proposition du groupe indie-folk… devenu électro-pop apparemment, du moins à l’écoute d’Alligator, la chanson d’ouverture de l’album. 

Passée la surprise, la chanson est assez entraînante et nous donne envie de nous intéresser à la suite. Seulement ça se dégrade un peu avec Ahay, une chanson pop rêveuse très passe-partout, un peu mollassonne. On est loin des cuivres épiques de Little Talks. Ça ne s’arrange pas avec les suivantes comme Róróró ou Vulture, Vulture. C’est assez mou, on a l’impression d’un ersatz de Florence and The Machine sauf que là, la machine de la créativité et de l’originalité est en panne! 

Car il faut bien dire queeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeee…. oups pardon je me suis légèrement endormi sur mon clavier à l’écoute de la soporifique et mal-nommée Sleepwalker. Heureusement que le rythme de Wars m’a un peu sorti de ma torpeur en dépit de sa sonorité très électro-house parfaite pour les beach parties, un mojito à 15 $ à la main, un chapeau de paille sur la tête et l’inénarrable t-shirt sans manches où il est inscrit des trucs du genre « live fast ou sexy boy » et autres phrases qui nous rappellent que la fin du monde est proche. 

Mais je m’égare, tandis que l’album tire à sa fin avec la sauvable Under a Dome, vite remplacée par la chanson de clôture Soothsayer qui est du même acabit que les précédentes. 

Attention, qu’on soit bien d’accord, loin de moi l’idée de critiquer le fait qu’un groupe souhaite changer de style et évoluer. Surtout que dans certains cas, avec le recul, on s’aperçoit que finalement le groupe ou l’artiste avaient une longueur d’avance sur tout le monde. Je pense notamment au passage en électrique de Dylan qui, à l’époque, avait fait grincer des dents, mais qui au final, fait aujourd’hui l’unanimité. 

Donc, un groupe a parfaitement le droit de se lancer dans de nouvelles expérimentations parfois avec succès (coucou Beastie Boys), parfois moins (coucou Mumford and Sons). Sauf qu’ici, on ne retrouve pas l’harmonie des voix des compatriotes de Björk ainsi que l’univers scandinave (jusque dans leurs vidéos) qui faisaient leur force et qui nous donnaient envie de voyager.

Là, on a juste affaire à une électro-pop générique vite écoutée et vite oubliée, aussi stimulante qu’une conversation avec votre voisine sur la météo et son chat Crapule qui a renversé son bol de lait ce matin. En dépit de cet avis quelque peu défavorable, libre à vous de l’écouter par curiosité, de toute façon vous allez sûrement l’entendre la prochaine fois que vous ferez votre épicerie dans un IGA quelconque! 

Skemmdir* comme on dit! 

*Dommage en Islandais

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