Odonis Odonis
Hard Boiled Soft Boiled
- Buzz Records
- 2014
- 35 minutes
Sur la page Bandcamp d’Odonis Odonis, le groupe est décrit par cet invraisemblable alignement de mots: «punk surf-gaze industrial post-gaze». Pour savoir ce que c’est, pas le choix de cliquer sur un titre de chanson, tsé.
Petite parenthèse de mise en contexte: ayant découvert le groupe de Dean Tzenos seulement l’été dernier grâce à leur excellente reprise de Radio Friendly Unit Shifter sortie sur un album hommage à In Utero de Nirvana, par des groupes plus ou moins obscurs de la scène torontoise, j’avais manqué le bateau pour la sortie d’Hollandaze, leur premier effort. À la vitesse où la nouvelle musique apparaît et disparaît, il est impossible de tout attraper au vol. Mais bon, je me suis quand même vite repris et j’ai maintenant un nouveau band Torontois favori (ex-aequo avec Fucked Up). Fin de la parenthèse.
En fait, il serait vraiment facile de balancer la musique du trio torontois, qui sonne comme une armée aux côtés d’A Place To Bury Strangers et toute la vague néo-shoegaze, si elle n’était pas si joyeusement déroutante. Les rythmes synthétiques assurent probablement le côté «industriel» de la chose, tandis que le reverb de la guitare et les rares «ooh ooh» que l’on peut entendre s’occupent hypothétiquement de la facette surf. Pour ce qui est du punk et du mot gaze, c’est un peu plus évident. Mais vraiment juste un peu. Disons que le terme plus général «expérimental» leur va très bien.
Au-delà de la confusion des genres, il nous reste un deuxième album qui vise dans le mille. On disjoncte avec Order In The Court, qui pourrait très bien être reprise par Duchess Says. On rocke et on s’amuse ferme avec l’extrait New Obsession, ainsi que toute la première partie de l’album, pour ensuite tomber en territoire plus planant à la sauce Jesus And Mary Chain sur le Zoloft, avec la deuxième moitié. Le tout dans l’ambiance abrasive et claustrophobe que le groupe nous impose depuis ses débuts. C’est dans cette seconde partie plus reposante que l’on retrouve la pièce maîtresse de l’album, intitulée Highnote.
Au final, Hard Boiled Soft Boiled est un album un tantinet plus cérébral et plus calme, qui perturbe tout autant que son prédécesseur de même que le maxi Better paru en sandwich entre les deux. Comme c’est le cas pour plusieurs groupes qui carburent au gros son, c’est sur une scène qu’il faut les attraper pour les apprécier à leur juste mesure. À condition, bien sûr, d’être amateur de généreux bombardements de décibels. N’oublie pas tes bouchons.
Ma Note: 8/10
Odonis Odonis
Hard Boiled Soft Boiled
Buzz Records
35 minutes
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