Critiques

MGMT

Loss of Life

  • Indépendant / Mom + Pop Music
  • 2024
  • 45 minutes
6,5

Ce premier album en 6 ans pour le duo MGMT débute avec une narration quasi inaudible (Loss of Life, part 2) sur un habillage sonore du plus bel effet. Dès lors, on se dit que le meilleur est à venir. S’ensuit une balade typiquement indie avec un joli jeu de flûte mêlé au placage d’accords de guitare. Beau bijou folk que cette bien nommée Mother Nature. Malgré son enrobage acoustique, le duo ne lésine pas sur les couches de guitares électriques dans le mix. Mais on ne dénature rien. Au contraire.

Cet enrobage perdure d’ailleurs sur l’ensemble de l’album sans se répéter pour autant. Mais de bonnes orchestrations ne sauvent pas toujours des chansons aux mélodies ordinaires. Si Mother Nature donne de bons résultats, d’autres n’arrivent pas à lever. Comme l’extrait Dancing in Babylon, en duo Christine and the Queens, qui sonne comme un b-side inédit de Cindy Lauper. À partir de ce titre, les prémisses d’un début d’album prometteur s’amenuisent.

Malheureusement, on enchaîne avec une autre balade plus ou moins sentie, People in the Streets. On comprend l’atmosphère qu’on veut mettre de l’avant, mais l’effet escompté peine à se manifester. MGMT veut ici assumer pleinement son côté cheesy avec une pleine rasade de basse fretless. Bubblegum Dog, dans sa formule simple, dénote un intérêt plus vif avec son débit à la Beck. Un gentil folk pas trop propre non plus. Un des airs les plus inspirés de l’ensemble. On pourrait en dire autant de Nothing to Declare frôlant une sensibilité à Simon and Garfunkel. Pas trop mal dans son approche. Et les amoncellements d’effets d’échos s’immisçant peu à peu ne gâchent rien ici non plus.

Les gars s’amusent à recréer des genres spécifiques d’une chanson à l’autre. Nothing Changes a tout de la power ballade à la Bon Jovi ou Poison. Pourtant Phradie’s Song, présentée juste après, relève à merveille le défi de réinventer la formule ballade folk romantique. Vers la fin, du moins, dans les deux derniers titres, le groupe semble reprendre son aplomb. Mais c’est trop peu, trop tard.

Les gars ont encore de quoi à dire, mais ça sort un peu tout croche. Parfois trop brouillon, parfois trop soigné. Comme si on visait les palmarès tout en voulant se garder du crédit indie. Le groupe aurait-il bénéficié du même buzz s’il avait proposé cet opus en début de carrière?

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