Critiques

Metronomy

Metronomy Forever

  • Because Music
  • 2019
  • 54 minutes
8
Le meilleur de lca

En 2008, le groupe britannique Metronomy sort le clip pour la chanson Radio Ladio. Une petite bombe pop créée à partir d’une boîte à rythmes qu’on aurait trouvée à la pharmacie dans le rayon des friandises au rabais. Rebondissant sur les percussions, des notes de synthétiseurs qui couinent. Comme visuel, des personnages mi-homme, mi-figurine de cire. Je m’imagine Devo remplaçant Kraftwerk dans une pièce de théâtre d’intervention pour préado. C’était de la pop éclatée comme j’en avais rarement entendu et vu. L’histoire se répète parce que j’ai vécu le même sentiment d’un bout à l’autre de Metronomy Forever, dernier opus de la bande à Joseph Mount.

Cette capacité à créer de la pop d’une insouciance charmante, sans qu’elle ne soit simpliste, Metronomy ne l’a pas perdue. Ce nouveau disque n’est pas un album aussi homogène que Love Letters et ses sonorités folk rock des années 70. Metronomy Forever est plutôt un collage éclectique. Chaque pièce est une surprise, comme si le groupe s’était donné le défi de s’inspirer de tous les styles que ses membres apprécient.

Sans tomber dans le pastiche, Insecurity pourrait facilement se retrouver dans un album d’Ariel Pink. Est-ce la ligne de synthétiseur de Kylie Minogue qui a été modifiée en un hit électrorock, avec Salted Caramel Ice Cream ? Lately se retrouverait facilement sur un album de b-sides de New Order, avec ses percussions coups de poing et une ligne de basse infatigable. La voix en écho du refrain en fait un hymne envoûtant de mélancolie enrubanné par des synthétiseurs cristallins.

« Lately, I call you
When, I do nothing, oh
Lately I call you
When, I do nothing, oh »

Lately

Éternel déçu de l’amour, Joseph Mount nous parle presque uniquement d’échecs et d’incompréhension amoureux. Les paroles ne réinventent pas la roue, loin de là, mais on est séduit quand même par les rythmes dansants. Il y a cependant quelques moments où la fête s’estompe pour dévoiler une mélancolie qui semble insurmontable. Avec ses notes distordues Insecure est une courte pause instrumentale anxiogène, qui fait office d’introduction à la pièce house minimaliste, et solitaire, Miracle Rooftop.

« Forget everybody’s name
Summer loving’s had its day
Let’s go out and celebrate, oh-oh
We could never get enough
What I said was super dumb
Let’s go out and have some fun, oh-oh » 

Sex emoji

Metronomy prouve encore qu’ils sont capables d’ensorceler les bassins. Après une écoute complète, on pourrait facilement trouver 2 ou 3 titres plus faibles, mais c’est facile de les pardonner. Chaque pièce est son propre petit univers savamment concocté, qu’on peut facilement digérer les 17 chansons. Sans effort, on passe du post-punk, au funk, pour ensuite souffrir d’un spleen new wave ou être entraîné par du reggae futuriste (Walking In The Dark). Un album incontournable pour vos prochains 5 à 7 de gens huppés, ou pas. Tant qu’ils ont un coeur.

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