Critiques

Météo Ciel Bleu

Au loin au large

  • Indépendant
  • 2019
  • 35 minutes
7

L’auteur-compositeur-interprète Fred Woods présente son nouveau projet indie-rock, Météo Ciel Bleu. Ce nom peut sembler un tantinet étrange (on se demande quelle est sa signification)… Mais l’album Au loin au large, sorti le 27 février dernier, est novateur et très solide. Des morceaux comme des gros blocs de roche sur lesquels s’asseoir calmement, et où on peut contempler une sorte de paysage lunaire tantôt désolé, tantôt lumineux.

Cet projet électro met de l’avant le mélange des racines québécoises de Woods et de ses influences musicales européennes (expérimental, folk anglais, krautrock, jazz, techno minimale). Il est d’ailleurs inspiré des grands espaces vides, de la nordicité et de l’environnement, et ces thèmes font ressortir le caractère de l’album à merveille.

Poésie sonore abstraite baignant dans l’électro expérimental, Météo Ciel Bleu nous emmène dans les profondeurs de la terre. Avec ses six pièces longues (la plus étendue faisant 10 minutes!), on fait un voyage méditatif, on visite un endroit vaste et dépouillé. C’est un son pur et «blanc», comme une galerie d’art sonore minimaliste et sophistiquée, où sont accrochés de grands tableaux circulaires.

Véritable célébration de la répétition, Au loin au large est hypnotisant, calmant, sédatif, voire soporifique — dans le bon sens du terme. L’artiste semble presque avoir introduit des binaural beats à travers ses morceaux, tant l’effet de relaxation et d’espace est efficace. Dans cette recherche sonore où les structures conventionnelles disparaissent doucement, le concret et l’abstrait se rencontrent. Aussi, l’ajout de paroles en français est audacieux.

Dans Les arrêts fréquents, l’artiste semble avoir été cherché certaines particules d’influences de Black Light Burns (album Cruel Melody). La remarquable L’Avalanche évoque un péril imminent et quelque chose de sous-terrain… Créant une ambiance tragique et continuelle, elle fait penser un peu à Indochine, et même, étonnamment, à 30 Seconds to Mars (on pense ici à Hurricane). Seconde topique, morceau cristallin et vaguement asiatique, clôt l’album à merveille.

Au loin au large, un ovni diaphane qui apparaît tranquillement à l’horizon. Un son volatile comme un spectre qu’on a envie de suivre… Un calmant pour les âmes maniaques et effrénées.

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