Critiques

Man Man

Dream Hunting in the Valley of the In-Between

  • Sub Pop Records
  • 2020
  • 52 minutes
7

Le retour de Man Man en album est cause de réjouissance. Le groupe de rock expérimental mené par Ryan Kattner s’était fait plutôt discret depuis la sortie d’On Oni Pond en 2013. Pendant ce temps, Kattner a lancé un premier album solo : Use You Delusion et un album de musique jeunesse. Puis, en août 2019, le groupe avait lancé deux chansons dans le cadre de la série de simples de Sub Pop.

Dream Hunting in the Valley of the In-Between plonge dans une réalité fictive où la poésie rencontre les déviances sexuelles et les rêves psychédéliques. Fidèle à son habitude, Kattner nous transporte dans un monde onirique où les visions de désillusion et de folie se côtoient en harmonie. Musicalement, c’est toujours « héritier des Beatles » en beaucoup plus psychédélique où les expériences sonores, sans être éclatantes, sont bien présentes. Honnêtement, cet album est exactement ce qu’on attend de Man Man.

Le côté amusant et divertissant des sparages musicaux de Man Man est encore bien vivant. C’est tout à fait plaisant pour les oreilles. Lonely Beuys est un excellent exemple : on passe d’une pièce pop-rock plutôt mélodieuse pour tomber dans un moment de quasi-absence de musique, avec quelques inflexions vocales, avant de repartir dans un moment de rock psychédélique vaguement héritier du rock des années 70. Puis, arrive le solo de guitare. Finalement, Honus Honus (Ryan Kattner) reprend les rênes de la chanson pour la terminer. C’est très efficace.

Future Peg nous offre de bons moments musicaux où les xylophones se font aller sur un moyen temps. La richesse musicale typique de Man Man est toujours présente. Le groupe utilise un nombre impressionnant d’instruments différents sur l’album.

Drives this fear of dying on the vine again
Like a clergyman from the sticks
Who found Satan sixty-nineing
Sucking dicks

The Prettiest Song in the World

On passe par la peur de la salmonelle sur Goats à une belle folie sur Cloud Nein à une pièce qui donne envie de danser avec Inner Iggy. Man Man refuse d’entrer dans une boîte et réaffirme le tout sur Dream Hunting in the Valley of the In-Between.

S’il y a un défaut sur l’album, c’est que dans son éclectisme, le fil qui tient le tout ensemble est plutôt ténu. Mais l’enchaînement se fait relativement bien. À part une ou deux chansons qui laissent de glace comme If Only qui manque un peu de folie pour tomber dans une balade qui rappelle plus des funérailles qu’un bal. Ce n’est pas mauvais, mais ça manque un peu d’excentricité.

Man Man n’est certainement pas au bout de ses essais auditifs. Dream Hunting in the Valley of the In-Between prouve que le Kattner a encore beaucoup d’idées musicales en banque. Et c’est bien tant mieux!

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