Critiques

LP

Heart to Mouth

  • BMG / Vagrant Records
  • 2018
  • 46 minutes
6

Peut-être que le nom LP est relativement nouveau dans vos oreilles, mais la femme a un long parcours qui commence en 1995 avec son groupe Lionfish. Ça a pris plus de vingt ans avant qu’elle claque son premier coup de circuit avec Lost On You qui a fait un tabac en Europe. Avec ce quatrième album, enfin les choses se passaient pour Laura Pergolizzi.

Après ce succès, une attente certaine existe pour Heart to Mouth. Ici la dame nous envoie un album qui fait parfois mouche, où sa voix unique possède tout l’espace dont elle a besoin pour briller. Par contre, musicalement, on plonge dans le convenu et LP ne réussit à nous surprendre que très rarement sur l’album.

Les deux premiers simples donnent une bonne idée de ce qu’elle avait à nous proposer sur ce nouvel album. D’un côté, la rythmée Girls Go Wild possède un bon groove, une mélodie entraînante et LP s’amuse avec sa voix. Ce n’est pas la pièce la plus originale de l’année, mais ça demeure efficace. À l’extrême opposé, Recovery est une ballade plutôt standard sur laquelle encore une fois elle en profite pour démontrer l’étendue de ses qualités vocales.

L’une et l’autre démontrent par contre la faiblesse de LP. Une fois passée l’excitation de ses performances vocales, ça devient plutôt mince. Les textes ne sont pas particulièrement poétiques, la musique plutôt générique pour de la pop et les compositions essentiellement construites de la même façon d’un bout à l’autre d’Heart to Mouth. C’est facile de tirer des parallèles avec SIA, mais LP a encore quelques croûtes à manger pour se permettre d’être aussi aventureuse.

Il y a quand même quelques titres qui attirent l’attention sur Heart to Mouth. House on Fire avec sa mélodie efficace et sa guitare intéressante, Shaken nous offre une belle performance vocale tout comme Dream Catcher qui ouvre l’album.

Dommage que la partition musicale vienne aussi souvent gâcher Heart to Mouth qui avait la possibilité d’être un petit bijou de pop, mais qui au final, offre trop souvent des réalisations beiges. Heureusement, la voix de LP vient souvent sauver les meubles avec sa couleur unique et sa puissance non négligeable.