Critiques

Léonie Pernet

Le cirque de consolation

  • CryBaby / Infiné Musique
  • 2021
  • 37 minutes
8
Le meilleur de lca

Léonie Pernet avait frappé un grand coup avec l’excellent Crave en 2018. La force de Pernet est de mélanger les genres afin que les frontières deviennent flous. Le tout est fait d’abord et avant tout avec un angle de compositrice de musique électronique, mais ses talents de musiciennes lui confèrent une sensibilité particulière aux sonorités. Est-ce que c’est encore le cas sur Le cirque de consolation?

Davantage. Léonie Pernet se permet d’explorer encore plus et choisit des inspirations plus diverses. C’est plus sombre aussi que Crave. Malgré que les deux albums aient des thématiques plutôt noires, Pernet creuse plus loin sur Le cirque de consolation. Elle y aborde des thématiques complexes comme l’utopie d’un monde sans frontières, la dépendance, la place d’une jeune femme aux origines en partie africaines dans la société française. Est-ce pour cette raison que le français est plus présent sur cet album que sur Crave? Seule la principale intéressée pourrait répondre à cette question, mais c’est une hypothèse tout à fait valable.

Parmi les chansons les plus impressionnantes, il y a Les chants de Maldoror, une pièce qui évoque cette œuvre marquante du 19e siècle tout en mélangeant des influences diverses musicalement. On y retrouve des petits côtés new wave, des percussions qui sont vaguement moyen-orientales et une Léonie Pernet qui chante avec une poigne impressionnante. C’est le cas aussi sur la tout aussi réussie À Rebours qui joue avec des influences qui rappellent la musique turque.

À travers les pièces qui sont plus accessibles, Pernet nous livre d’autres compositions plus nichées comme Intérieur Négro, qui joue avec nuances sur un mélange compliqué d’instruments qui se superposent magnifiquement et se lient pour former une trame à la fois apaisante et excitante. Puis, sur la chanson-titre de l’album, on retrouve des cordes grandioses et une certaine sobriété alors que la voix de Léonie Pernet occupe le centre de la chanson.

Parmi les autres pièces réussies de l’album, on retrouve le simple Hard Billy, la mélodieuse Il pleut des hommes, l’intime Dandelion et la surprenante Mon amour tu bois trop.

C’est un deuxième album tout à fait réussi pour Léonie Pernet qui continue d’affirmer sa voix unique et nécessaire dans milieu de la musique électronique française. Ça vaut entièrement le détour.

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