En mars 2014, Le Winston Band faisait paraître son premier maxi, Canajun, enregistré avec les moyens du bord qui présentait pour la première fois la formation montréalaise. Leur mélange de musique cajun, country et musique traditionnelle québécoise montrait déjà une belle promesse. C’est en spectacle que le sextuor est tout simplement flamboyant. Après avoir fait le tour de la province, ils ont enregistré Rembobine, un premier album.

On y retrouve le même mélange de genres, mais franchement mieux enregistré. Le côté «broche à foin» n’est pas complètement évacué, mais cette fois-ci, il est volontaire. Autre album signé Jean-Bruno Pinard (Fire/Works et Caltâr-Bateau), on se rend compte que le jeune réalisateur est doué. Il n’essaie pas de mater le son des groupes avec lesquels il travaille. Au contraire, il se met au service de leur créativité et c’est à tout coup réussi. Certains vieux de la vieille pourraient prendre des notes.

Mais parlons de Rembobine. La bande ne passe pas quatre chemins et nous envoie dès le départ le Reel d’Andy Dejarlis/En fumant ma pipe par la tronche. C’est très efficace et l’accordéon d’Antoine Larocque est en feu. La violoneuse Céleste Morisset ne laisse pas sa place non plus alors que les guitaristes nous gracient de quelques bons riffs rock. Le Winston Band met la table à merveille et donne appétit pour la suite.

Le groupe est particulièrement efficace lorsqu’il nous envoie des pièces enjouées destinées à faire lever les foules. Que ce soit le Two-Step de Montréal ou encore l’énergique Monte le son, la bande nous offre des rythmes contagieux. La vie du bum est aussi une belle réussite mélodique qui tire un peu plus vers la pop et ça leur va plutôt bien.

Si l’on peut montrer du doigt un défaut, ce sont les textes qui manquent de chair autour de l’os et de travail. La triste balade country Moi je l’aime une petite fille est un peu gâché par le manque d’étoffe du texte. Ça demeure un peu trop au premier degré. Ceci étant dit, ils sont encore si jeunes et on ne peut pas s’attendre à ce qu’ils aient déjà la profondeur d’un Johnny Cash qui chante Give My Love To Rose.

Un premier album bien réussi pour la charmante bande de beaux «garlous». Si vous aimez tout ce qui fait trad, que ce soit québécois ou nord-américain, je vous le suggère vivement. Vous allez découvrir un groupe fort intéressant.

* Le groupe fera son lancement le 17 juin prochain à 17 h au Santropol Roulant soit au 111 Roy Est à Montréal et ce sera un BBQ!

* Si tu veux aider le groupe à atteindre son objectif final de campagne de financement, c’est par ici: https://www.indiegogo.com/projects/le-winston-band-une-viree-en-campagne#/story

Ma note: 6,5/10

Le Winston Band
Rembobine
Indépendant
35 minutes

https://lewinstonband.bandcamp.com/

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