Critiques

Indian Handcrafts

Empress In Decline

  • Indépendant
  • 2022
  • 30 minutes
8
Le meilleur de lca

À l’origine formé par Brandon James Aikins (batterie) et Daniel Brandon Allen (guitare), Indian Handcrafts s’est transformé en un trio de choc en 2017 avec l’arrivée de Leland Burmania à la basse. C’est en 2012, avec la sortie de Civil Disobedience For Losers, que la formation résidente de Barrie en Ontario s’est fait connaître auprès des tripeux de sludge/stoner métal.

En 2015, le tandem ralliait les derniers sceptiques avec la parution de Creeps; un long format qui recèle l’une des meilleures pièces de stoner punk que votre scribe préféré a entendu au cours des dix dernières années : Degenerate Case. Après ? Silence studio pour Indian Handcrafts, même si le trio a accompagné en tournée des groupes comme No Joy et Deafheaven. Cette longue pause a également permis à Dan Allen d’animer une émission de radio présentée sur les ondes CISO FM, une station ontarienne de « modern rock».

Après sept années d’absence, voilà qu’Indian Handcrafts revient à la vie avec un nouvel album intitulé Empress In Decline. Enregistré au studio maison de la formation, le groupe a confié la réalisation de ce nouveau long format à Toshi Kasai, un réalisateur, ingénieur de son et musicien qui a œuvré avec Tool et les Melvins, entre autres.

Empress In Decline a été enregistré en partie avant l’avènement de la pandémie et a été complété au cours des deux dernières années. Inspiré par l’accroissement du taux de létalité mondial, par les changements climatiques et les moments de désobéissance civile soutenus par une droite manipulatrice et opportuniste, Indian Handcrafts accélère significativement la vitesse de ses chansons pour appuyer son propos. En mode duo, les grooves et les riffs chargés à bloc constituaient l’ADN de la formation. Aujourd’hui, avec l’ajout du bassiste Burmania, l’accent est plutôt mis sur des changements d’accords plus inventifs, des dissonances plus accentuées et des moments psychédéliques.

Malgré ce raffinement assumé, le penchant hautement « primate » du trio demeure intacte. Le simple Criminal contient des relents mélodiques de Degenerate Case. Le pont dans Bait and Switch remémore quelque peu la hargne de Rage Against the Machine, mais avec encore plus d’intensité. Feral Cut et la pièce-titre sont chargés de l’énergie punk qui a toujours singularisé la formation et le riff purement « hard rock » dans Petulant Twiggy réjouira tous les headbangers qui se respectent.

Or, le pas de géant sonore qu’effectue Indian Handcrafts s’entend surtout dans des morceaux comme Crisis Breeder et New Death Theory alors que le groupe plonge des ambiances psychédéliques un brin éthérées. Et l’étonnante progression d’accords en conclusion de Bad Moon Lightning est une véritable pourvoyeuse de frissons.

Il n’y a aucun doute, le retour sur disque d’Indian Handcrafts est une totale réussite. Les riffs « Cro-Magnon » sont légion, les superpositions vocales bonifient la puissance des chansons et les moments plus apaisés, astucieusement répartis tout au long de l’album, crédibilisent tous les accords matraques proférés par le groupe.

Voilà un album à écouter le volume dans le tapis… et qui réjouira au plus haut point vos voisins !

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