Critiques

Indian Handcrafts

Civil Disobedience For Losers

  • Sargent House
  • 2013
  • 37 minutes
8
Le meilleur de lca

40c5d05af2a896657775002Vous aimez Torche et Valient Thorr? Vous carburez aux nouveautés stoner hybrides alliant rock poing levé, refrains qui vous restent scotchés au cortex cérébral et esthétique d’ours mal léchés? Connaissez-vous dans ce cas Indian Handcrafts? Sinon, il s’agit de votre prochain groupe préféré. Le duo guit/drum de Barrie en Ontario qui performera sur les planches du Heavy MTL dans une plage horaire ingrate le 11 août, saura intéresser la foule avec les brûlots de son récent Civil Disobedience for Losers (2012).

Oubliez donc les Japandroids, Black Keys et même Death From Above 1979, quand vient le temps de comparer le son du duo, c’est du côté des Melvins qu’il faut chercher. Indian Handcrafts c’est tout ce que vous attendez d’un groupe de rock. C’est riffeux, gras, pesant, et pas propre pantoute. En prime, souvent, ça accélère en une trombe de décibels et de gammes jouées dans les grosses cordes, comme autant de crescendos puissants et résolument rock. Bref, Civil Disobedience For Losers aligne des pièces solides, bien construites et diablement «couillues», sachez-le.

Une des raisons qui expliquent ce «oumphf» dans le son d’Indian Handcrafts vient de la guitare de Allen dont les pick-ups sont séparés à la source envoyant le son à la fois dans une amplification de guitare et de basse. Band de Garage n’utilisait pas cette technique, mais aurait convenu de dire que «ça sonne en tabaranak»!

Le festival de rock s’ouvre avec Bruce Lee et son coup de gong introductif. Voyez-vous, Brandyn James Aikins et Daniel Brandon Allen n’ont pas besoin de plus de procession, leur musique fera le reste. Alors que le premier titre est rapide et tranchant, le second, Red Action, est plus lent. On y apprend à se familiariser aux chants sur la corde et à l’unisson des deux musiciens. Alors que le batteur (Aikins) a cette voix nasillarde et un débit de paroles ahurissant, Allen aux guitares a un timbre éraillé et aigu qui lorsque projeté comme sur Worm In My Stomach convainc. D’ailleurs le riff principal de ce dernier titre n’est pas sans évoquer l’introduction de Revolve des Melvins, entendu sur l’énorme Stoner Witch.

Indian Handcrafts excelle quand c’est rapide comme sur Bruce Lee ou Terminal Horse, mais arrive également à captiver avec des jams plus lents et évolutifs comme sur The Jerk ou Coming Home qui prend l’allure d’un hymne rock.

Bémol, Aikins et Allen ficèlent certainement de savants morceaux rock, mais ne sont pas les plus aventureux quand vient le temps de varier sur un même thème. Les pièces sont souvent carrées et mériteraient parfois une touche d’exploration. Certes, la finale de Truck Mouth est une éclipse comme seul Pelican en confectionne, Bruce Lee part en solide trombe en conclusion et Starcraft a son moment, épique avouons-le, vaporeux et plutôt inspiré

Toujours est-il que l’album n’est pas parfait. La batterie est loin dans le mix et ne supporte pas adéquatement les compositions. Autre point qui m’a déplu: vous vous souvenez de Icky Thump des White Stripes? Ce son de guitare, Allen le resitedemo.cauit dans tous ses solos. Diversifier les effets n’aurait pas fait de tort ici.

Mais au final c’est un premier album diablement bien réussi pour la bande de Barrie. J’ai eu beaucoup de plaisir à découvrir ce groupe et leur manière rentre-dedans de jouer. Leurs textes complètement déjantés et la singularité de leur son m’en donne autant à les réécouter.

Ma note : 8/10

Indian Handcrafts
Civil Disobedience For Losers
Sergent House
37 minutes

indianhandcrafts.net

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