Indian Handcrafts
Creeps
- Sargent House
- 2015
- 44 minutes
Le voici donc le troisième album du duo ontarien Indian Handcrafts. Creeps est l’étonnant successeur au divertissant Civil Disobedience For Losers (2012). Divertissant, car ce premier album avait un caractère ludique, pas trop sérieux. Après tout, à la base Brandyn James Aikins et Daniel Brandon Allen ont quitté Fox Jaws en 2010 pour jouer fort et avoir du fun. Résultat lourd, dans la face avec un «high five» aux Melvins, le batteur et le guitariste (tout deux chanteurs) empruntant au légendaire groupe quelques riffs et la dégaine décomplexée.
Ici, c’est différent. Brandyn et Daniel délaissent le petit côté drolatique et ils montrent les dents. Il règne globalement sur Creeps des sonorités plus métal. C’est plus rapide, plus lourd, plus technique et surtout, plus rageur.
Que de bons points pour le groupe surtout quand on considère que l’épreuve du temps est plus exigeante pour un duo. Combien de groupes se sont cassé les dents après deux, trois albums, atteignant un cul-de-sac créatif tant technique qu’au niveau de la composition?
Indian Handcrafts renouvelle sa proposition et confirme le sérieux de sa démarche. Dire que cet album est convaincant serait donc un euphémisme. Car c’est un solide «statement» ce Creeps.
Parmi les bons moments notons l’énorme refrain de The Divider, l’efficace côté old school de Snake Mountain, le breakdown fantomatique de Dawn At The Docks, le «cocky» solo de Maelstrom (cette toune-là en général… avec le larsen de cinglé), la puissance des voix de Brothers Underground et la très stoner, conclusion qu’est Rat Faced Snorter, ne sont que quelques uns des moments saisissants de l’album qui en contient beaucoup d’autres.
Toutefois, et c’est peut-être là le seul bémol, ça se déchaîne tellement ici que les deux ou trois premières écoutes, on n’assimile pas ces moments sauvages, brutes à part, peut-être, le riff de It’s Late Queeny qui évoque celui de Sick Sick Sick de Queens Of The Stone Age. Mais le bon point, c’est qu’après quelques écoutes supplémentaires, ça rince comme une douche d’insecticide. En prime, on distingue mieux les mélodies, les procédés stylistiques, la qualité de la composition et les ambiances. C’est là que dans le chaos, émergent les textures.
Mais hey, on s’en fait mettre plein la gueule pareil einh!?
Bref, Creeps est un album moins accessible que Civil Disobedience For Losers, mais tellement plus serré et recherché.
Pour cette raison principalement, on l’écoutera beaucoup plus que le précédent.
Ma note: 8,5/10
Indian Handcrafts
Creeps
Sargent House (2015)
44 minutes
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