Critiques

High on Fire

Electric Messiah

  • Entertainment One
  • 2018
  • 57 minutes
7

2018 est une excellente année pour être un fan de Matt Pike. Non seulement le gouvernement du Canada légalise la marijuana en octobre, mais l’être aux mille et un riffs est d’une productivité exemplaire. Après l’excellent The Sciences, avec Sleep, lancé le 20 avril (04/20, eh eh eh), l’homme qui possède plus de Gibson Les Paul que de chemises est de retour avec son groupe principal, High on Fire. Electric Messiah, qui sort en ce mois béni pour les poteux canadiens, est leur 8e album en 20 ans d’existence.

Pour la troisième fois de leur carrière, les Californiens ont de nouveau fait confiance à Kurt Ballou pour s’occuper de la production. Décidément, cet homme travaille beaucoup. Genre, vraiment beaucoup. C’est donc dans ce studio de Salem, Massachusetts, que Pike & Co. a concocté leur recette habituelle de riffs, de double pédale, de mysticisme… et de Lemmy!

Ce n’est pas un secret pour personne: la voix de gravelle, nourrie au whisky de qualité douteuse, de Matt Pike a toujours été comparée à celle du défunt leader de Motörhead. Ce dernier a même été l’élément déclencheur du processus créatif d’Electric Messiah. Pike dit avoir été visité en rêve par le fantôme de Kilmister. Ce dernier l’aurait quelque peu harcelé, paraît-il. C’est ainsi que Matt Pike s’est mis à l’écriture de la pièce titre afin de rendre hommage à son idole et avouer au monde entier que ni lui, ni personne ne pourra remplacer le légendaire Lemmy Kilmister. Amen.

Il en résulte la meilleure pièce de l’album. Une bombe de double kicks, de riffage punitif et un hommage beuglé à un des plus grands de l’histoire du rock. Le riff de basse en intro semble même carrément copié d’une pièce du groupe anglais. Les influences Motörhead ne s’arrêtent pas là. Spewn from the Earth, qui ouvre l’album, est dans la même lignée. Même chose pour Freebotter, en fin de parcours.

Mais on ne reprend pas souvent son souffle sur un album de High on Fire. La guitare de Matt Pike et sa voix de chat de gouttière prennent toute la place. Il y a quand même quelques moments plus doomiens comme la deuxième pièce, Steps of the Ziggurat/House of Enlil : un gros morceau de près de 10 minutes qui nous ramène dans une dynamique qui sera familière aux fans de Sleep, justement. La façon dont le solo est mixé avec les deux guitares est un copier/coller de ce qu’on retrouve sur The Sciences.

Toujours dans les longs morceaux, Sanctioned Annihilation voit Pike explorer des contrées très sabbathiennes et, de toute évidence, il est en territoire connu. C’est aussi la seule pièce de l’album avec une intro sur le son clean. C’est pour dire.

À d’autres moments, les riffs et les structures des chansons rappellent les vieux albums de Mastodon. God of the Godless, très sludgeuse, a une intro qui aurait pu se retrouver sur Leviathan. Drowning Dog, pour fermer l’album, suit la même logique.

Mais voilà, à près d’une heure de musique, le manque de variation peut devenir lassant. Le groupe excelle dans leur version du métal, mais ne se réinvente quand même pas sur ce 8e album. Cela étant dit, les fans de la première heure auront droit à leur dose de rock ‘n’ roll viril et crasseux et ils ne seront pas déçus.

Et pour les autres, cet album reste une bonne écoute dans un gros pick up. Ou au gym en soulevant des poids. Le tout, idéalement en chest.

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