Critiques

Gia Margaret

There’s Always Glimmer

  • Ordinal Records
  • 2018
  • 35 minutes
7,5

Gia Margaret est une auteure-compositrice-interprète résidente de la magnifique ville de Chicago. À première vue, c’est tout ce que l’on sait à propos de cette fille… à part le fait qu’elle qualifie elle-même sa musique de « sleep rock ». La semaine dernière, elle lançait son premier album de manière parfaitement confidentielle. There’s Always Glimmer voyait le jour pendant que tout un chacun était mode dolce vita !

Enregistré par Nicholas Papaleo (un ami de la chansonnière) dans plusieurs studios ainsi que dans la chambre de l’artiste, ce premier album de Gia Margaret est une réussite. Construites sur des charpentes folk, les chansons de Margaret sont rehaussées d’ascendants shoegaze et slowcore, incorporant parfois quelques rythmes électroniques remémorant les meilleurs moments de Beth Orton.

There’s Always Glimmer est un disque de rupture. Dans un enrobage feutré, Margaret nous raconte de manière franche, sans fla-fla, les hauts et les bas des ruptures amoureuses/sociales/familiales qu’elle a vécues au cours de sa jeune existence. Dans Birthday (pièce évoquant les moments langoureux de Broken Social Scene), elle pose un portrait lucide d’une désunion… probablement amoureuse :

« I can’t pretend I didn’t know

But the night came and you were gone »

– Birthday

Cette première production est constituée exclusivement de ballades émouvantes qui ne versent jamais dans le larmoiement ou l’apitoiement. Ça fait un bail que je n’ai pas entendu un disque d’une aussi grande qualité dans cette catégorie musicale… à part les créations de Marissa Nadler ou celles de Sharon Van Etten. There’s Always Glimmer s’écoute à la tombée du jour, en observant le changement qui s’opère dans le firmament et en réfléchissant avec empathie sur les actes que l’on a posés tout au long de son existence… car réfléchir est ce qui différencie l’être humain de l’animal.

J’offre également une révérence bien sentie à cette réalisation, aussi directe que pantouflarde, qui accentue « l’effet de proximité » avec l’artiste; comme si Gia Maragret nous susurrait ses chansons à l’oreille. Un seul bémol : l’approche vocale portant trop souvent la marque de Feist.

Ça s’écoute d’un seul trait, mais quelques pièces sortent la tête hors de l’eau : l’extrait Birthday, la pianistique/électronique Smoke, la dépouillée et vaporeuse In Normal Ways, le petit penchant « à la Eels » dans For Flora, la parfaitement folk titrée Sugar et la conclusive intitulée West.

Voilà l’une des belles surprises de l’année musicale en cours. Habituellement, c’est la période où les parutions de qualité se font rares. There’s Always Glimmer est une exception. Amateurs de folk superbement réalisé, vous adorerez le premier album de Gia Margaret.

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