Critiques

FouKi

ZayZay

  • 7e Ciel
  • 2019
  • 59 minutes
8
Le meilleur de lca


Tu trouveras pas d’Félix dans les chemins boueux 
Fuck l’ADISQ c’est pour les baby-boomers 
FouKi FouKi par-ci 
FouKi FouKi par-là 
Tout l’monde en parle sauf à Tout le Monde En Parle 
On avance on calcule pas les kilométrages 
On est motivé peu importe les bad lucks 
Yeye 
J’donne tout pour l’album j’évite ceux qui placotent 

Wono

FouKi arrive rapidement avec un deuxième album depuis sa signature chez 7e Ciel. Toujours accompagné de QuietMike, son fidèle producteur, le rappeur envoie des rimes sans compter. Il y a quelque chose de surprenant dans la quantité de créations que dispense le duo : Zay est paru en avril 2018, l’EP La Zayté en juillet de la même année et voici qu’un an plus tard c’est le deuxième volume intitulé ZayZay qui débarque.

C’est un album touffu que nous propose le duo. 18 pièces qui passent de légèreté comique à des textes introspectifs et personnels. Cette panoplie d’approches se fait sentir aussi dans les trames de QuietMike qui sont infusées d’influences reggae, de trap, de rap plus classique ou encore de folk. L’alliage des deux donne un album divertissant et varié.

Parmi les bons coups de ce deuxième album, Yeyey, une ode à Montréal, est entraînante, mélodieuse et efficace. Les montréalais souriront lorsqu’il parle de La banquise ou encore Pizza 900. C’est une des pièces faites sur mesure pour les spectacles du côté léger de FouKi. Tout comme S.P.A.L.A. qui tient pour Spaghetti Pain à l’ail. La pièce fait la belle place à Vendou alors que les deux MCs se lancent dans un magnifique exercice de rap tourné autour de ce met traditionnel italien. Sans oublié le verre de lait qui vient avec.

Les collaborations sont plus fréquentes sur ZayZay. Il y a Tjrs Raison sur laquelle Alaclair Ensemble, Jam (K6A et Brown) et Obia le Chef débarquent. C’est un peu moins intéressant de ce côté. Le trip est là, mais ça reste en surface. Par contre, sur Faut C’Qui Faut, c’est Lord Esperanza et ISHA, deux rappeurs européens, qui rappent avec FouKi. C’est beaucoup mieux de ce côté avec une grosse trame sombre signé QuietMike.

Quand FouKi se fait un peu plus personnel, ça fonctionne et ça donne des textes avec de belles images. Positif aborde les difficultés à l’école avec une honnêteté surprenante et il en remet sur Papillon. Ce n’est pas le genre de chose qu’on dirait normalement d’un rappeur en vogue, mais FouKi est décidément un bon exemple pour la jeunesse. iPhone est une pièce d’amour romantique intéressante alors que Nefertiti est tournée vers les plaisirs de la chair avant de finir dans Spliff à deux. Il est cute pareil FouKi. Comme une version plus batté de La belle et le clochard.

C’est un album réussi pour FouKi et son producteur QuietMike. La paire nous offre un ZayZay qui est foisonnant. Peut-être qu’ils auraient pu en garder un peu pour une autre sortie, mais ils semblent tellement productifs ces jours-ci que c’est peut-être mieux de surfer la vague de créativité qui est présente.