Folly & The Hunter
Awake
- Outside Music
- 2015
- 45 minutes
Folly & The Hunter, c’est ce groupe indie qui tourne de manière improbable dans mon iTunes plus d’une fois par semaine. La pop du combo montréalais, je l’ai toujours senti direct dans l’coeur. C’est dit.
Tragic Care, il y a deux ans m’a comblé de mélodies, de douceurs et d’harmonies pop à la croisée des Coldplay et Death Cab For Cutie de ce monde, mais avec une délicieuse touche de «montréalité» dans la livraison, rappelant Patrick Watson et Plants & Animals.
Avec Awake, Folly & The Hunter poursuit son voyage au pays de la pop-contempo, mais en s’écartant (de ce qui reste) du son de Montréal. Si le tout est globalement plus «lisse», ce troisième album est au final plus terne que ces prédécesseurs.
Et malheureusement pour la troupe, la synthèse de ses influences n’opère plus. On y reconnaît que trop bien la dégaine de Ben Gibbard (DCFC) couplé au lyrisme vocal de Chris Martin (pour preuve: Awake et la fin de Kill My Hope). Mais ce n’est pas la seule référence au groupe d’Oxford: piano à l’avant-plan, couplé à une guitare «slide», en plus d’un abus du falsetto (sur Small Victories notamment).
De plus, le groupe use de mélodies fredonnées, archiutilisées par les deux groupes nommés précédemment… Bref, il semblerait qu’il n’est pas trop tard en 2015 pour faire revisiter la «méthode Coldplay» qui a permis le succès de A Rush Of Blood To The Head, paru en 2002.
OK, je suis de mauvaise foi. Folly & The Hunter, c’est quand même plus subtil que Coldplay. D’ailleurs, le sens de la nuance est une des forces du groupe. Les compositions, loin d’être mauvaises, témoignent d’un processus de création fécond. Mais pour faire Awake, peut-être le groupe a-t-il mal été guidé en post-sitedemo.cauction? On entend d’ailleurs assez peu sur ce disque le groupe avec les mains sur le proverbial volant. Sur Travelling cela dit, comme sur Lose That Light, on sent que le joug s’est relâché.
Cette détente, on la sent dans la deuxième partie de Awake.
J’en veux pour preuve la conclusion de la pièce Duisburg. On y entend une montée dans l’instrumentation, une superposition d’éléments, dont des saxophones… et soudainement, on vit au cinquième titre de l’album, un des meilleurs moments de Awake avec Lose That Light. Sur ce dernier titre, on reconnait la jolie cohabitation du piano et de la guitare, rythmée par cette chaude voix que celle de Nick Vallée.
Avant de conclure, une précision: être un groupe référencé, ce n’est pas en soi un crime du point de vue de la critique. Dans le cas de Folly & The Hunter, on continue à apprécier leurs douces mélodies malgré les flashs que chacune d’entre elles inspire.
Au mieux on peut donc parler d’un album de transition pour la troupe montréalaise. On leur souhaite… mais tsé, faudrait pas trop changer non plus einh?
Ma note: 6/10
Folly & The Hunter
Awake
Outside Music
45 minutes
http://www.follyandthehunter.com
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