Critiques

Coldplay

Ghost Stories

  • Capitol Records
  • 2014
  • 40 minutes
1,5

2014-05-14-GhostStoriesbyColdplayPuisqu’il le faut… Aujourd’hui, c’est le retour plus ou moins attendu (du moins en ce qui nous concerne) de la formation Coldplay avec Ghost Stories. Disons que depuis l’album X & Y, il n’y a plus grand-chose à tirer de la bande à Chris Martin. Coldplay a atteint son summum d’inutilité en faisant paraître le complètement exécrable Mylo Xyloto en 2011. Voilà que le beau Chris Martin divorce de l’actrice Gwyneth Paltrow et se permet de nous offrir ses doléances, introspections et autres balivernes larmoyantes.

Une ribambelle de réalisateurs ont travaillé sur ce Ghost Stories (ce qui n’est jamais bon signe): Tim Bergling, Jon Hopkins, Paul Epworth, Rik Simpson ainsi que Brian Eno ont participé de près ou de loin à l’élaboration de cette sitedemo.cauction. L’ami Martin nous présente un album qui relègue à l’arrière-plan le reste de la formation, comme si le décompte de la mise au rancart de Coldplay s’était bel et bien amorcé… et comme si on assistait à la naissance de la carrière solo du beau brummel. Ouf!

Coldplay amorce un virage totalement synthétique, faussement austère et minimaliste, prescrivant des chansons somnifères/conservatrices qui pourraient être aisément entendues dans des insipides lieux ultras design et férocement superficiels. Froid et inintéressant, ce Ghost Stories devrait normalement exprimer une sensibilité réelle et forte, surtout lorsque l’on veut communiquer la douleur de la perte amoureuse, mais ce que nous avons dans les oreilles ce sont des ritournelles mièvres et racoleuses qui sont aux antipodes de l’authenticité… et ce n’est pas la réalisation boursouflée qui vient camoufler ce manque de véracité au niveau de l’interprétation.

De plus, Martin accouche de textes d’une qualité littéraire inexistante. Par exemple, sur Another Arms notre poète affligé y va de cette perle: «Late night watching TV/Used to be here beside me/Used to be your arms around me/Your body on my body». En plus de ces mots exprimant gauchement (et sans aucun talent) la déconfiture sentimentale, la musique de Coldplay est glaciale et sans vie. Des guitares Nintendo quasi absentes, des rythmes factices et linéaires, un jeu de basse quelconque, des inflexions vocales rectilignes et peu inspirées, l’ensemble dans un enrobage sonore lustrée à l’extrême qui font de ce sixième album en quinze ans de carrière, un ratage complet.

Une seule chanson trouve grâce à nos oreilles (en faisant un effort empathique): l’acoustique Oceans, qui peine malgré tout à obtenir la note de passage. Parmi les navets de haut niveau, on ne peut passer sous silence A Sky Full Of Stars qui constitue une sorte d’«euro-trash dance» naïvement rassembleuse, le pastiche parfait de l’univers sonore de Bon Iver intitulé Midnight sur laquelle Martin trafique sa voix dans un vocodeur ainsi que la même progression d’accord que The Way It Is de Bruce Hornsby & The Range, intitulée Ink. S’il y a un groupe régulièrement soupçonné de contrefaçon éhontée dans le «merveilleux» monde de la musique pop, c’est bien Coldplay, et bien, le groupe récidive de nouveau et maladroitement de surcroît.

Pour être droit et rigoureux, mes chers lecteurs, ce disque ne constitue rien de moins que le pire album entendu depuis la mise au monde du Canal Auditif. Artificiel, bancal, illusoire, Ghost Stories est une insulte à la sincérité. Coldplay n’a plus d’idée, n’a plus d’imagination, n’a plus rien de bon à raconter depuis une éternité. De plus, ces bibelots créatifs s’amusent à piger sans aucune retenue dans l’assiette sonore des autres. On passe à un autre appel!

Ma note: 1,5/10

Coldplay
Ghost Stories
Capitol Records
40 minutes

www.coldplay.com

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