Critiques

Flore Laurentienne

Volume II

  • Costume Records / RVNG Intl
  • 2022
  • 31 minutes
8,5
Le meilleur de lca

Après nous avoir charmés avec un premier volume, Mathieu David Gagnon est de retour avec Flore Laurentienne. Si le premier des deux albums nous faisait voyager à travers les paysages québécois où s’étend des forêts à perte de vue, ou encore sur les rives du Saint-Laurent, le deuxième reste plus près de vagues qui animent du fleuve qui est le berceau de la vie au Québec.

On entend ces déferlantes particulièrement sur Navigation IV, pièce qui trouve le moyen de nous mettre en musique les vagues par un bel après-midi d’été, à la fois puissantes et légères comme les nuages. C’est avec ses synthétiseurs et un ensemble de cordes que Mathieu David Gagnon nous fait rêver au vent qui caresse nos cheveux sur la grève ou encore au rythme régulier des ondulations quand on vogue sur l’eau.

S’il y avait quelque chose de grandiose dans le premier volume de Flore Laurentienne, ce deuxième nous emporte plutôt du côté de la féérie. Peut-être en raison des sonorités un peu plus aiguës des synthétiseurs de Fleuve V ou encore du sentiment généralement plus rythmé qui se dégage de la galette. Promenade est un bon exemple de la manière plus dynamique avec laquelle Mathieu David Gagnon livre ses pièces cette fois-ci. Malgré ce sentiment généralisé de rapidité accrue, il ne délaisse pas les nuances ou encore la beauté.

Voiles est aussi un bel exemple de cette nouvelle tendance qui se dégage du Volume II. Sur celle-ci, il y a aussi un petit quelque chose évoquant le grandiose de Fleuve No. 1. D’ailleurs, il fait quelque chose de plutôt rare en abordant des pièces à travers les albums. Fleuve V est en quelque sorte la cinquième version de la première pièce. Il y a eu une évolution entre les deux. On se retrouve donc devant deux pièces passablement différentes, mais certains rappels les relient.

Le seul endroit où la dynamique change est sur la mélancolique Canon qui arrive presque à la fin de ce Volume II. La pièce est très belle. Entre son clavier qui dicte le chemin et les cordes qui l’accompagnent en langueur, il y a un espace pour l’introspection.

C’est encore une fois réussi pour Mathieu David Gagnon qui démontre à quel point il est un compositeur doué. Doublement doué, en fait, puisqu’il nous fait visiter le territoire avec ses doigts et ses arrangements. Flore Laurentienne présente une proposition si originale et sensible qu’elle est incontournable dans le paysage québécois.

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