Critiques

Electric Wizard

Time To Die

  • Spinefarm Records
  • 2014
  • 65 minutes
8
Le meilleur de lca

Electric-Wizard-Time-To-Die-Artwork«When you get in into one of these groups, there’s only a couple ways to get out. One is death. The other is mental institution. Or third… you can’t get out.»

Les seigneurs stoner d’Electric Wizard sont constants depuis leur sortie de leur hiatus au début des années 2000. Avec Time To Die, le premier opus depuis Let Us Prey en 2002 avec le batteur original Mark Greening, la formation rompt toutefois avec le son des derniers gravés et effectue un puissant retour aux proverbiales sources. Second souffle qui nous transporte directement dans les vapeurs de Dopethrone, pièce maîtresse de leur discographie.

Car oui, Time To Die – leur plus long LP en carrière – rivalise en intensité, en composition et en pesanteur avec ce Dopethrone de 2000 et autre, Come My Fanatics (1997), mais en mieux enregistré!

On parle ici d’un retour en force qui donne à la troupe non seulement une crédibilité renouvelée après de bons, mais prévisibles efforts (Witchcult Today et Black Masses), mais également une pertinence accrue.

Car c’est certainement difficile d’être un défricheur, puis un passeur, mais de rincer tes apprentis par ta rigueur et ton éthique qui repoussent sans cesse les limites, après plus de vingt ans de carrière, c’est assez incroyable.

C’est exactement là que s’inscrit Electric Wizard, qui encore, travaille la terre du stoner comme on fait de la poterie: en se salissant les mains.

Deux extraits ont été coulés par le groupe avant la parution, le 30 septembre, sur diverses plateformes spécialisées et nous laissaient croire à une bonne mouture pour ce huitième album studio. I Am Nothing, un titre assez typique d’Electric Wizard et Sadiowitch, une charge up-tempo surprenante. Ces deux morceaux prouvaient une fois de plus que quand vient le temps de peser sur la pédale «gaz au fond» dans les basses, la bande est au sommet de son art.

Mais à l’écoute du document dans son entièreté, on constate que rien n’est laissé au hasard. Le chant nasillard et lointain de Jus Oborn, les guitares sabathiennes et cette basse qui gronde s’harmonisent avec une précision certaine, malgré ces lents tempos, et convergent en des murs de sons entre le souffle des amplis à lampe et du noise savamment provoqué.

Et ça commence merveilleusement bien avec Incense For The Damned, pièce-fleuve de près de onze minutes, hypnotique. Suivra la pièce titre, Time To Die et I Am Nothing, excellent enchaînement de tempos en plus d’une certaine complémentarité dans les riffs.

La courte Destroy Those Who Love God, avec ses échantillonnages de discours évangéliques, marque une transition dans l’album. La seconde, appelons-la, la face B, est plus tapageuse, quoique plus accrocheuse. Plus noise aussi. Comme si sur les premiers morceaux, Electric Wizard ne faisait que se mettre en jambe.

On les retrouve en grande forme sur Funeral Of Your Mind et We Love The Dead, avec des passes qui vous restent scotchées au cervelet, en plus de riffs des plus originaux dans leur répertoire.

Tempos lents et percussions titanesques s’enchaînent ensuite dans l’épais brouillard – des ténèbres – de Lucifer’s Slaves. Évidemment.

Les claviers malsains, et la basse claire, qui rappelle le jeu et l’univers d’Al Cisneros d’OM, complètent merveilleusement bien le périple sur l’audacieuse Saturn Dethroned, encore à ce jour, un des meilleurs moments «jammés» de la bande.

Bref, ces légendes vivantes, mais néanmoins légendes des bas fonds, sitedemo.cauisent ici un album dense, mais jamais terne, captivant malgré son épaisseur stylistique. Un effort qui place Time To Die parmi les meilleurs titres du groupe et assurément une bonne pièce pour se familiariser non seulement à son univers, mais aussi à tout un genre, le stoner-doom.

Ma note: 8/10

Electric Wizard
Time To Die
Spinefarm Records
65 minutes

www.spinefarmrecords.com/gb/artist/electric-wizard

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