Critiques

Danzig

Sings Elvis

  • Cleopatra Records
  • 2020
  • 39 minutes
2

Dans la vie, je passe mon temps à dire aux gens qui m’entourent que je ne suis pas vraiment nostalgique.

Cela se traduit surtout par un manque d’intérêt envers les concerts de groupes que j’aimais à l’époque et qui ne produisent plus de nouveau matériel (allô Rage Against the Machine).

Toutefois, je réalise que mon problème avec la nostalgie est beaucoup plus grave: j’entretiens toujours l’espoir de voir un artiste que j’ai aimé revenir en force avec une proposition.

C’est cet espoir que j’ai nourri à outrance en attendant l’album Danzig Sings Elvis.

Le punk rocker sombre, de 4 pieds, a longtemps produit des albums qui ont tous été marquants pour moi. Qu’il soit à la tête des Misfits, de Samhain ou de sa propre carrière solo. Bien que la qualité de son travail soit en déclin depuis aussi loin que la seconde moitié des nineties, j’écoute toujours les nouveaux disques de Danzig en espérant qu’il nous ponde un truc de qualité comme dans le temps. C’est le fan des albums Danzig I à IV en moi qui s’est monté tout un bateau d’attentes envers les reprises du king par Goth Elvis.

J’ai été amèrement déçu, pour être poli.

Il faut dire que sur papier, l’idée était excellente. Personne ne semble mieux placé que Danzig pour reprendre des succès et des chansons moins connues du roi du rock’n’roll. Le crooner ténébreux est fan de Presley depuis sa tendre enfance et ça doit faire au moins 10 ans qu’il parle de faire cet album hommage. Le problème, c’est que la voix de Danzig s’est effritée plus vite que sa réputation de gars smatte et abuser du reverb n’arrive jamais à sauver les chansons d’un ratage presque intégral.

Je ne connais pas beaucoup la musique d’Elvis, mais le choix des pièces me semble être plutôt intéressant. Une poignée de gros classiques qu’un néophyte comme moi reconnaît instantanément, mais surtout un choix intelligent de chansons moins connues. C’est une sélection qui rend encore plus triste le mixage et les arrangements les plus mauvais de toute la discographie de Danzig. Des exemples du massacre? Quand le solo de guitare d’Always on My Mind commence, on jurerait qu’il joue dans des écouteurs tellement il est loin dans le mix. Les instruments sont toujours trop en arrière de la voix et celle-ci, en plus d’être l’ombre de ce qu’elle a déjà été, comme une vieille jument, est tellement à l’avant-plan qu’on ne peut que se rendre compte de son manque de justesse. Un manque de goût flagrant au niveau des textures de guitare est également coupable de la destruction de plusieurs chansons et il va même jusqu’à fausser solide, notamment sur First In Line et Like a Baby.

Fausser ? Sur un disque studio ? À l’ère du pitch corrector et de l’autotune ?

Ça se passe clairement de commentaires supplémentaires.

Un des disques les plus ratés que j’ai entendu de mémoire récente. Ça clenche presque Skeletons, un autre disque de reprises massacrées de Danzig paru en 2015 qui est lui aussi excessivement botché.

À éviter à tout prix, pour les fans de Danzig, mais plus particulièrement pour les fans d’Elvis Presley.