Critiques

Death of Lovers

The Acrobat

  • Dais Records
  • 2017
  • 40 minutes
8
Le meilleur de lca

En 2013, bien avant que Domenic Palermo et ses potes de Nothing se fassent remarquer par les bonzes de chez Relapse, ils ont lancé un EP du projet post-punk Death of Lovers. Ce mini-album lo-fi sonnait davantage comme un hommage à Joy Division peu assuré que comme un truc vraiment mémorable. Je me souviens y avoir jeté une oreille distraite dans la foulée de la sortie du premier LP de Nothing et je n’y suis jamais retourné.

C’est donc avec une certaine appréhension que j’ai appris la sortie d’un premier album pour ce qui est devenu le projet secondaire par la force des choses. Il faut dire à ce point-ci que Nothing est un band vraiment important pour moi. Ces gars-là écrivent des chansons qui frappent vraiment dans le mille pour l’ado des nineties que je serai toujours malgré moi. C’est du grunge-shoegaze -post-hardcore-emo qui frappe dans le mille et j’aime toutes leurs tounes sauf Eaten By Worms (aka la toune qui sonne beaucoup trop comme Creep de Radiohead). Bref, je pogne les feels à 98 % du temps avec eux.

C’était donc sûr que j’allais au moins écouter The Acrobat une fois, ne serait-ce que pour avoir entendu tout ce que Palermo a fait à ce jour. Après une dizaine d’écoutes, pas le choix d’avouer que je suis agréablement surpris et que je pense y retourner assez souvent pour mettre ce disque-là dans la liste de mes moments marquants de l’année.

Ça commence en force avec Orphans of the Smog qui évoque les ruelles de Philadelphie, ville où les gars ont grandis. Le son est beaucoup plus travaillé que sur l’EP mais le ton grave subsiste. C’est une bonne chanson qui a un excellent bridge, mais on demeure en terrain connu. C’est avec Here Lies que les choses deviennent beaucoup plus New-Wave. On tombe solidement dans le Flock of Seagulls ou Depeche Mode pré-Music For the Masses. La beauté de la chose, c’est que ça ne semble jamais forcé, même quand il y a des sons de laser et des punchs de drum machine. La pièce suivante continue à abuser des instruments de synthèse pour ce qui est un clin d’œil gigantesque à Gary Numan. En fait, on peut se prêter au même exercice de détection des influences avec Nothing et ça saute souvent aux yeux. Ce qui sauve les bands de Palermo du simple pastiche, c’est la qualité des chansons offertes. Ça a beau nous faire penser à mille affaires, ça reste toujours extrêmement bien foutu.

Même chose avec Death of Lovers qui ajoute les keyboards de la claviériste CC Loo pour nous faire vivre toutes sortes d’émotions nostalgiques en redécouvrant le catalogue New-Wave/Post-Punk à travers d’excellentes compositions originales. C’est également le cas de la chanson suivante. The Lowly People aurait pu se retrouver sur un album de Tears for Fears en 1985 et personne n’aurait bronché. C’est ma pièce préférée de l’album, probablement parce que du plus loin que je me souvienne, j’ai toujours eu un faible pour les tounes à fleur de peau de Roland Orzabal et Curt Smith. Les quatre autres chansons évoquent les groupes déjà mentionnés et ajoutent un brin d’Eurythmics (Perfect History) et de Cure (Quai d’Orsay) à l’ensemble pour un 40 minutes coiffé d’un — SPOILER ALERT — solo de sax!

Trêve de bavardage, n’hésitez pas. Allez-y. C’est très bon. J’y retourne drette là!

Ma note: 8/10

Death of Lovers
The Acrobat
Dais Records
40 minutes

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