Critiques

Cloud Nothings

Last Building Burning

  • Carpark Records
  • 2018
  • 36 minutes
8
Le meilleur de lca

Dylan Baldi est le meneur incontesté de la formation Cloud Nothings. Voilà un jeune musicien pour qui on a le plus grand des respects. Avec quatre albums compilés à son compteur incluant les excellents Attack On Memory (2012), Here and Nowhere Else (2014) et Life Without a Sound (2017), le quatuor est intéressant à voir évoluer, oscillant entre des pièces carrément punks ou d’autres, plus post-punk.

La semaine dernière, Cloud Nothings était de retour avec son cinquième album en carrière intitulé Last Building Burning. Laissons Baldi lui-même définir l’intention artistique qui se cache derrière cette nouvelle production : « I wrote this album because I feel like there aren’t too many rock bands doing this right now. A lot of the popular bands with guitars are light. They sound good, but it’s missing the heaviness I like ».

Oh que le monsieur a raison ! Trop souvent, le rock perd sa véritable vocation en adoucissant et domestiquant son penchant abrasif au profit de la sacro-sainte mélodie accrocheuse… Ce constatation émise par Baldi nous a donné encore plus envie de prêter l’oreille à ce nouvel album.

Allons-y droit au but. C’est le meilleur album de la carrière de Cloud Nothings. Et c’est cette proverbiale « énergie du désespoir », combinée à la cohésion parfaite dont le groupe fait preuve, qui fait de ce Last Building Burning l’un des meilleurs albums rock de l’année en cours.

Produit par Randall Dunn (Sunn O))), Wolves in the Throne Room, Marissa Nadler) en huit petites journées, le réalisateur pousse le groupe à se dépasser et accentue le penchant surexcité du groupe. La performance du batteur Jason Gerycz est à couper le souffle : un véritable rouleau compresseur d’une précision chirurgicale. Grâce aux prouesses de Gerycz, les guitares peuvent délirer sans gêne. Celles de Baldi et de Chris Brown sont en parfait équilibre entre infaillibilité et imperfection.

Un exemple ? D’une durée de onze minutes, l’épique Dissolution vous arrachera ce qu’il vous reste d’ouïe, et ce, à l’aide d’une simple superposition de feedbacks, qui elle, précède le jeu de batterie fiévreux de Gerycz. À part une conclusion un peu plus faible (So Right So Clean et Another Way of Life), Last Building Burning est une création punk rock et post-punk de haut calibre.

Parmi les meilleurs titres, on vous suggère la fracassante entrée en matière intitulée On an Edge, la locomotive punk In Shame, le penchant « à la Wire » entendu dans Offer an End et celui de … And You Will Know Us By The Trail Of Dead perçu dans The Echo of the World.

Exécuté avec brio par un groupe rodé au quart de tour, réalisé intelligemment, interprété avec une rage authentique et mélodique quand il le faut, ce Last Building Burning est une réussite totale.

Punk’s not dead.

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