Critiques

Chocolat

Tss Tss

  • Grosse Boîte
  • 2014
  • 34 minutes
7,5

a2542568742_10Dans un passé pas si lointain, la formation Chocolat sortait l’excellent Piano élégant qui avait émoustillé la critique québécoise et charmée bien des mélomanes, mais après ce succès, le groupe fût mis sur la glace parce qu’il avait peur de «s’autoplagier» et surtout parce que Jimmy Hunt avait envie de se concentrer sur sa carrière solo. Une aventure qui l’amena à créer l’excellent Maladie d’amour il y a un an. Par contre, au cours du processus d’écriture de ce dernier, Hunt s’est retrouvé avec quelques pièces qui sonnaient franchement Chocolat, qu’il a dû se résigner à mettre de côté.

N’en fallu pas plus pour que les membres originaux se regroupent avec Emmanuel Ethier (Passwords, Kandle, Coeur de Pirate) en remplacement de Dale MacDonald qui habite maintenant Londres. C’est sûr que quand c’est Ethier qui joue le rôle de remplaçant, t’es pas dans la misère… Et c’est sans compter sur Jimmy Hunt à l’écriture!

Alors, comment sonne ce Tss Tss? Avec la reconnaissance accrue du travail de Hunt en solo, on reconnaît d’emblée la signature du songwriter partout sur l’album. En fait, on a l’impression souvent d’écouter la version concert de Maladie d’amour avec un tantinet plus de guitares, ce qui honnêtement, n’est pas mauvais du tout. La pièce-titre donne une bonne idée de l’esprit qui habite la galette. C’est psychédélique, garage, ça pige dans le vieux rock et ça rock. Burn Out qui ouvre l’opus est un excellent exemple avec ses rythmes et surtout cette distorsion très Led Zeppelin.

On se retrouve quand même à ramener tout ça à Jimmy Hunt. Certaines pièces sont indissociables du talentueux auteur-compositeur-interprète dont Méfiez-vous du Boogaloo avec sa mélodie aérienne. C’est surtout cette parole franche qui fait rarement dans la dentelle que l’on retrouve avec joie sur Interlude alors qu’Hunt y va d’un: «t’as crissé le feu chez moi». Difficile de se lasser de cette sincérité même si on a souvent l’impression d’écouter le «Jimmy Hunt’s rock band» plutôt que Chocolat.

Autre petit point négatif est la courte durée de la galette. Trente-quatre minutes c’est long pour un groupe punk, mais pour une formation qui flirte avec le prog, ça semble un peu mince. Le bon côté, c’est qu’on n’a pas le temps de s’ennuyer sur Tss Tss et que les pièces colligées sont très satisfaisantes.

Enfin, outre ces petits écueils, c’est un autre bon album que nous livre Chocolat et c’est avec plaisir que l’on retrouve Jimmy Hunt en version plus crasse. La version moins polie de lui-même est tout aussi délicieuse pour les oreilles que son alter ego solo. Tss Tss ramène les pendules à l’heure et rappelle que Chocolat ne fait pas partie du passé, même s’il s’en inspire grandement.

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