Critiques

Kandle

In Flames

  • Dare To Care Records
  • 2014
  • 43 minutes
8
Le meilleur de lca

a4177994897_10Quand on tombe sur Kandle Osborne pour la première fois, avant même d’avoir entendu sa voix, on se dit ceci: «Voilà une bien belle et charmante jeune femme». Ses airs doux, souriants, légèrement séducteurs cachent une profondeur désarmante, car lorsque Kandle prend le micro, sa voix transporte une émotion forte côtoyant une certaine retenue. On sent toute cette force tranquille qui sous-tend chacune des pièces d’In Flames, premier album d’Osborne, originaire de la Colombie-Britannique.

Kandle est la fille Neil Osborne de la formation canadienne 54-40… et on entend éloquemment ce talent qui se transmet de génération en génération. Sur In Flames, Kandle chante des mélodies qui rappellent les soirées solitaires, ancrées à un bar aux lumières tamisées alors que l’esprit divague dans les zones les plus sombres. Gimme A Pill est sans doute la meilleure incarnation de cette atmosphère, alors qu’au refrain la jeune Canadienne chante: «I won’t stop till the pain goes away» en boucle; mantra du déraillement.

La voix d’Osborne est découpée parfaitement pour le type de musique proposée sur In Flames. Control Me en est un bon exemple, alors que la mélodie complète à merveille l’excellent riff de guitare de Sam Goldberg Jr (Broken Social Scene) avant de tomber dans un refrain qui est tout simplement intoxicant. D’ailleurs, la qualité d’In Flames repose aussi sur les musiciens qui accompagnent la jeune femme. Goldberg Jr nous offre plusieurs riffs de grande qualité, Jason Kent à la basse et David Deias à la batterie constitue une section rythmique parfaite et le tout est complété par Félix Dyotte et Emmanuel Éthier qui se partagent claviers et guitares.

Kandle nous offre aussi de beaux moments de musique avec la balade non complaisante intitulée Protector sur laquelle la musicienne fait grâce de sa fragilité. La très Tom Waits titrée Winter respire le confinement caractéristique de l’univers hivernal montréalais alors que tout est noir tôt, que la neige se fait grise, que le bonheur semble distant et la société si éloignée.

On peut dire qu’avec ce premier album Kandle ne s’est définitivement pas fourvoyée et nous offre un In Flames où l’émotion et la dureté du monde s’entrechoquent, magnifiquement portés par la voix de la jeune femme. C’est un solide accompagnateur de fins de soirées alcoolisées, là où le blues se fait omniprésent, mais résigné.

Ma note : 8/10

Kandle
In Flames
Dare To Care
43 minutes

www.kandlemusic.com/