Critiques

Anemone

Beat My Distance

  • Luminelle Recordings
  • 2019
  • 43 minutes
7

La formation montréalaise Anemone a tristement fait parler d’elle récemment à cause d’un vol de matériel dont les membres ont été victimes, en plein cœur d’une tournée. Fort heureusement, cela ne les empêche pas d’être de retour en force avec un premier album complet qui réjouira toutes les oreilles amoureuses de pop vaporeuse.

Beat My Distance, leur tout premier LP, nous invite à faire un tour dans le doux psychédélisme des années 60, amalgamé à la voix d’ange de Chloé Soldevila, chanteuse et compositrice du groupe. L’ensemble de l’œuvre est plutôt bien réussi, malgré une uniformité qui amène quelques redondances au fil des 9 pièces qui tissent le disque.

Dès le départ, le groupe installe habilement son décor musical, où les multiples couches de son se superposent et s’entremêlent sans cesse, telle une toile mélodique. La densité des arrangements rend chaque écoute quasi-unique et donne le ton pour la suite.

L’album prend véritablement son envol à partir de Memory Lane, langoureux morceaux où la guitare enveloppe les claviers dans une danse sensuelle pas désagréable du tout. Puis, en plein centre de l’album, la pièce Sunshine (Back to the start) y insuffle un peu de groove, en plus de nous permettre de mieux en comprendre le titre.

« If you could only try to beat my distance.
I wish you’d never meant to hurt me
Feels like I’m back to the start »

– Sunshine (Back to the start)

Les inconditionnels de psychédélisme pourront croquer à pleine dent dans la juteuse Vanilla, où l’orgue et les arrangements vocaux nous entraînent immanquablement au paroxysme de ce trip d’acide musical se concluant même avec un passage dans la langue de Molière.

L’album prend donc rapidement sa vitesse de croisière et fait danser les rythmes électro et les solos de guitare comme des aurores boréales pour les oreilles… cumulant en une certaine saturation sonore qui pourrait nuire à la qualité de l’écoute. D’ailleurs, pour une expérience d’écoute optimale de Beat My Distance, il est recommandé d’être dans un état second. Qu’on le veuille ou non, c’est là que le groupe vous amènera, dans un tourbillon infini, une Endless Dive qui décrit très bien l’ambiance globale du long-jeu.

On émerge du premier disque d’Anemone avec la sensation d’avoir fait un voyage astral décoiffant, avec la curiosité de voir leur musique vibrer encore davantage sur scène.

 

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