Critiques

Ambre Ciel

still, there is the sea

  • Gondwana Records
  • 2025
  • 33 minutes
8,5
Le meilleur de lca

J’ai une âme romantique. Pas dans le sens de Saint-Valentin, quoique ça aussi, mais surtout pour les émotions à fleur de peau­. Je m’émeus des sentiments qui sont exprimés avec élégance et c’est exactement ce qu’offre Ambre Ciel, le nom de scène de la Québécoise Jessica Hébert, sur ce premier album. Avec un album qui se retrouve à la rencontre entre Agnès Obel pour la musique orchestrale, Ghostly Kisses pour le ton et Grouper pour l’exactitude de l’interprétation mélancolique.

Revenons en arrière. Jessica Hébert, violoniste de formation, commence à toucher au piano à travers ses études en musique. Elle écrit momentanément pour Le Canal Auditif (on ne fera pas de cachettes, là), elle propose un premier projet Florr, qui est intéressant, mais demeure au niveau de la recherche. Elle transforme le tout en Ambre Ciel et participe aux Francouvertes en 2021, où elle se taille une place en finale.

Elle arrive aujourd’hui avec un premier album qui paraît chez Gondwana Records (GoGo Penguin, Portico Quartet) et qui mise principalement sur des textes en anglais, bien qu’il y a aussi eau miroir qui est dans la langue de Molière. Il faut dire que la tournée à l’international s’ouvrira certainement devant elle puisque still, there is the sea est un magnifique record qui mise sur des orchestrations luxuriantes et des mélodies convaincantes. C’est souvent grandiose, mais parfois, on revient dans l’intime. C’est le cas sur cycle, qui offre des moments qui rappellent vaguement le Carrie & Lowell de Sufjan Stevens, une inspiration d’Hébert.

En quelque sorte, les 20 premières secondes de l’album sur la chanson the sun, the sky, donnent le ton. Ces trois accords de piano qui sont soutenus par des cordes offrent un avant-goût de la beauté qui nous attend. Puis, la voix délicate et sur le souffle de Jessica Hébert entre en scène. Elle nous emporte avec des mélodies vocales légères, comme en apesanteur, mais qui portent un poids émotif important. Les fameuses trois premières notes reviennent à fragment of, qui clôt l’album. Comme un cercle qui se referme sur lui-même, l’autrice-compositrice-interprète montréalaise nous ramène sur terre avec une douceur digne de Jean-Michel Blais.

Le traitement des cordes sur l’album qu’Ambre Ciel et son coréalisateur Pietro Amato ont fait est divin. Ça fait parfois penser au Volume 1 de Flore Laurentienne. S’il y a une chose qui marque à l’écoute de still, there is the sea, pour ceux qui connaissent déjà le projet, est le cheminement vers la chanson que Jessica Hébert a faite. Des pièces comme sometimes et dream-mirage mise sur le chant de manière importante. Et Hébert, qui n’a pas toujours été fan de mettre sa voix de l’avant, se débrouille à merveille.

Ceux qui aiment la musique pop orchestrale aventureuse auront beaucoup de plaisir avec premier album d’Ambre Ciel qui non seulement est très prometteuse, mais livre déjà la marchandise avec une sensibilité poignante.

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