Altin Gün lançait à la fin mars son quatrième album, Aşk, qui survient environ deux ans après un Yol un peu moins marquant que Gece. Sur ce dernier, le groupe avait décidé de se lancer dans les sonorités des années 80. Pour son successeur, la formation continue dans la même veine à repoussant davantage ses limites. Si Yol restait plutôt sage, Aşk se permet un peu plus de fantaisie.

Ça démarre sur des chapeaux de roue avec Badi Sabah Olmadan qui possède un groove entraînant. On y retrouve cependant une recette bien connue de ceux qui connaissent le groupe. Des moments de musique instrumentale qui s’enflamme pour laisser place à des passages beaucoup plus calmes pour accueillir la voix d’Erdinç Ecevit Yıldız. Celui-ci est plus convaincant lorsqu’il réussit à se coller réellement à la trame comme c’est le cas sur Leylim Ley, mais ça demeure très solide comme chanson.

On retrouve avec plaisir la chanteuse Merve Dasdemir sur la mélodieuse Rakiya Su Katamam. Elle mène la charge, mais toujours avec Yildiz à ses côtés. Leurs deux voix s’entremêlent et donnent un unisson très fort. La chanson s’imbrique avec fluidité dans Canim Oy, un des enchaînements de chansons les mieux réussis de l’album.

Il y a des chansons intéressantes sur Aşk qui sortent un peu de ce qu’Altin Gün a déjà offert comme la psychédélique Kalk Gidelim, une des pièces les plus intéressantes de l’album. Le groupe termine aussi Aşk sur une pièce disco réussie intitulée Doktor Civanim. On y trouve peu de paroles et beaucoup de musique et c’est une tendance générale sur l’album. On laisse beaucoup de place à la musique et c’est tant mieux puisque la formation possède un groove indéniable.

Ce n’est pas un album qui révolutionne le son d’Altin Gün, mais il fait un peu le pont entre Gece et Yol. On y trouve un peu de folk turc et des composantes de disco psychédélique et de funk. C’est réussi dans l’ensemble, mais le meilleur du groupe se déploie sur scène et Aşk promet de beaux moments en concerts. Vivement leur concert à Osheaga cet été!