Wet Leg et Mary in the Junkyard au MTELUS le 13 septembre 2025
La formation anglaise Wet Leg, au succès qui ne cesse de grandir, était de passage à Montréal pour présenter les chansons de son album moisturizer paru cet été.
Photos par Maya Goudreau
C’était un passage attendu. Le MTELUS affichait complet depuis plusieurs semaines. En fait, il fallait prendre ses billets à la mise en vente, sinon, ça ne se passait pas ou il fallait se rabattre sur des billets de revente. En première partie de Wet Leg, on retrouvait Mary in the Junkyard, un jeune groupe anglais qui n’a pas encore lancé un album.
Mary in the Junkyard
Audacieux pari du management d’envoyer la formation en tournée nord-américaine avec Wet Leg qui remplit des salles partout où il passe. Je suis arrivé avec quelques minutes de retard, mais la moitié de concert à laquelle j’ai assisté était tout à fait acceptable. Le groupe tire ses influences du rock alternatif des années 90 et 00. Pour le moment, ça demeure assez difficile de se faire une idée. C’était bien sans être incroyable. Mary in the Junkyard livre ses pièces avec une belle assurance. D’un autre côté, ce ne sont pas des compositions très dynamiques. C’est assez déposé comme propositions, même si à l’occasion les guitares s’excitent un peu.

Wet Leg
J’avais hâte à ce deuxième concert de Wet Leg dans la métropole. Rappelons que leur dernier passage remontait à Osheaga en 2022. Le groupe avait offert une performance adorable alors qu’elles avaient fait l’expérience des champignons la veille. C’était candide et rempli des rires qui vont de paire à merveille avec l’humour caustique de son premier album. Le second est plus sérieux et la performance que la formation a offerte était aussi dans cette veine.
Wet Leg a offert un concert correct, mais qui manquait de panache. J’ai eu du plaisir, n’allez pas croire que c’était moribond. La formation est musicalement très habile et joue avec aplomb ses pièces. Par contre, les versions qui nous sont livrées sur scène sont pratiquement identiques à celle du studio. Même que mangetout était moins bruyante et déglingué que sur album. Ce qui est dommage, parce que c’est l’une des belles qualités de cette chanson. Autre point difficile : la voix de Rhian Teasdale. Elle chante juste à tous les coups, mais ça manque de puissance. Sur album, ça passe parce qu’il y a un mix, mais sur scène, on la perd souvent entièrement dans les instruments. Il y a visiblement un peu de travail de technique à faire de ce côté.
J’aurais pris aussi plus d’Hester Chambers qui est à l’arrière du groupe, dans un habit noir qui jure avec le reste du groupe en blanc. Un peu comme si c’était le vilain petit canard. Alors que Rhian Teasdale assume de plus en plus le rôle de la « front woman » du groupe (et elle le fait très bien), Chambers semble se retirer de plus en plus de l’œil du public. C’est dommage parce que les guitares de Chambers sont si intéressantes. J’aurais pris un peu plus de folie, un peu plus de traits de crayons qui dépassent des marges.

Si c’est étonnamment sage pour une proposition qui se veut rock, on peut dire que c’est rendu très professionnel sur scène. Rhian Teasdale a une présence scénique convaincante et joue avec l’image de fille sexy, mais «tomboy» qu’elle a développé pour le dernier album. Pendant la première moitié du concert, c’était particulièrement efficace alors qu’elle était plus en voix. Musicalement, la formation livre bien sur scène les pièces de sa discographie. Comme on pouvait s’y attendre, le groupe s’est surtout concentré sur les pièces de son plus récent album.
Le succès du groupe est indéniable. Ça chantait fort dès les premières notes de catch these fists et le public était avec le groupe du début à la fin de la performance avec Wet Dream, u and me at home et Chaise longue était des moments particulièrement chantés fort. Ça peut surprendre, mais Wet Leg n’est pas un band de jeune. La moyenne d’âge du public était dans la quarantaine (je faisais presque figure de jeunesse avec mes 39 ans). Bref, c’est un groupe de rock sage pour des gens sages. Si vous y voyez de l’agisme, dites vous que c’est rarement des rassemblements de cinquantenaires qui font les révolutions. C’était bien correct, mais j’aurais aimé me faire décoiffer un peu plus.
Liste des chansons
- catch these fists
- Wet Dream
- Too Late Now
- Being in Love
- liquidize
- jennifer’s body
- Supermarket
- Ur Mom
- Oh No
- davina mccall
- don’t speak
- pillow talk
- pond song
- Angelica
- 11:21
- u and me at home
- Chaise Longue
- mangetout
- CPR















Crédit photo: Maya Goudreau