Une moldue au FME
Jeudi dernier, je prenais la route vers ce qui allait être un des weekends les plus mémorables de mon été. J’allais enfin être initiée au FME !
J’ai donc pris en note tous les bons conseils de mes compagnons de co-voiturage et je suis arrivée à Rouyn-Noranda prête à goûter à tout !
La première soirée fut magique. J’ai d’abord été accueillie en reine avec une bonne Sleeman IPA et une foule de gens contents de se revoir et de rencontrer du nouveau monde. Parce qu’au FME, si tu aimes la musique, tu es dans la gang qu’importe ce qui te fait vibrer.
Mon premier show fut celui de Jeanne Added qui m’a fait oublier la pluie par sa prestation hallucinante. Honnêtement, j’ai tout aimé de ce spectacle ! Ça commençait fort. Juste après, Les Sœurs Boulay m’ont fait pleurer pendant une heure… Puis, ma soirée s’est terminée sur Miels et The Young Gods. Même si ces deux derniers groupes m’ont laissée plus indifférente, la fête et les rencontres se sont enchaînées et je me suis endormie agréablement étourdie par le beat qui battait encore dans mes oreilles.
Vendredi, j’ai découvert plusieurs artistes qui m’étaient alors inconnus. Notamment, Sessa, un bel et drôle d’oiseau brésilien qui nous a accueillis dans un univers chaleureux et bien à lui. Un moment mémorable. Je me suis ensuite faite décoiffer par LA Julia Smith et, une fois de plus, impressionner par la bête de scène qu’est Philippe Brach. J’ai aussi assisté brièvement aux spectacles de VICTIME et des 5.6.7.8’s, pour terminer ma soirée avec l’épatante prestation de Material Girls. Les 5 multi-instrumentistes flamboyants aux faces beurrées m’ont littéralement conquise !
(Oh ! J’ai menti ! La soirée s’est plutôt terminée avec une poutine chez Morasse… De quoi bien dormir…)
Mon samedi soir a débuté avec l’envoûtante Dominique Fils-Aimé qui m’avait déjà dans sa poche depuis la sortie de son nouvel album Stay Tuned!.
Plus tard dans la soirée, je suis restée sur ma faim avec Half Moon Run que j’ai trouvé un peu générique malgré une prestation généreuse. J’ai aussi assisté à un extrait de Koriass qui a dû enflammer le trois quarts de Rouyn-Noranda ! Je suis ensuite tombée en état d’hypnose devant Atsuko Chiba. Un moment transcendant ! C’est …And You Will Know Us By The Trail Of The Dead qui enchaînait. Malheureusement, ceux-ci ne pouvaient me sembler que plus froids, après le vent de chaleur que le groupe montréalais venait de me souffler.
(Puis, il y eut une seconde poutine chez Morasse…)
La dernière journée a été pour moi la plus surprenante en commençant par Louis Venne. Rempli de ces aventures de voyage, Louis-Philippe Robillard nous a amenés dans un univers à la fois ordinaire et poétique qui m’a beaucoup touchée. Pour rester dans la poésie, je suis allée voir le duo Doiron–Placard qui jouait pour la toute première fois ensemble. Une bulle de douceur qui a fait du bien dans toute l’effervescence du festival. J’ai ensuite été réveillée par Daniel Romano et littéralement projetée en bas du lit avec Necrotic Mutation. Je ne suis pas une adepte de death métal, mais le groupe rimouskois a franchement su attiser ma curiosité et j’ai déjà hâte au prochain mush pit !
Une autre impressionnante découverte de ma soirée fut The Sadies. J’étais ébaubie devant la virtuosité de ces délicieux personnages qui, malgré une nonchalance notable entre les pièces, rendaient à la perfection des airs de surf, bluegrass, western, rock garage et psychédélique. Après toutes ces bombes, je dois admettre avoir été moins impressionnée par la performance de Last Train. Le jeune groupe français est très généreux, mais demeure, selon moi, un peu trop générique et volontaire.
(Pas de Morasse cette fois, mais un saut au Bar des Chums pour la soirée karaoké !)
En plus d’avoir été une festivalière comblée, j’ai eu l’honneur d’assister Louis-Philippe Labrèche dans ses entrevues à CFME. Tous les matins de vendredi à dimanche nous avons rencontré des artistes qui nous ont parlé des 5 albums qui avaient été les plus marquants dans leur vie. Des rencontres incroyables ! Merci à Pierre-Alexandre de Barrdo, Dominique Fils-Aimé, Julie Doiron et Dany Placard pour les belles discussions en direct !
En conclusion…
Pour tous les moldus qui ne se sont jamais allés au FME, je vous dis : le FME c’est d’abord et avant tout un lieu de rassemblement pour ceux qui, tout simplement, aiment la musique. Il y en a pour tous les goûts et pour tous les âges. J’ai croisé des familles, des gangs, des solitaires, beaucoup de gens sur le party et d’autres qui écoutaient sagement les yeux fermés un Perrier entre les mains. Je me suis laissée surprendre par l’événement une heure à la fois et je ne suis vraiment pas déçue. C’était le fun, c’était beau et ça sonnait bien partout ! Bravo à toute l’équipe du festival ! Je reviens à Montréal agréablement épuisée et la tête pleine de nouveaux beats. Merci au FME de contribuer à l’émancipation de la culture musicale d’ici et d’ailleurs. Les 1250 km aller-retour ont vraiment valus la peine !
Crédit photo: Maryse Boyce