Je ne sais pas trop comment ça arrive, mais le même soir, deux des groupes les plus intéressants de l’Australie étaient à Montréal dans deux salles différentes. Mais qui fait le booking? Pour ma part, le choix était clair : Tropical Fuck Storm était de passage et je n’étais pas pour manquer cette occasion de les voir.

C’était le projet montréalais Tha Retail Simps qui était censé être en première partie au Théâtre Fairmount. Cependant, assez rapidement, j’ai compris que ce n’était pas du tout ce que nous allions voir. Pour une raison non divulguée, c’est le groupe montréalais Boar God qui prenait la relève.

Boar God

Le groupe a offert une très bonne demi-heure de musique où les chansons coulaient rondement. Boar God a un petit côté blagueur et s’amusait à commencer des chansons connues comme Sunday Bloody Sunday de U2 ou encore The Rooters d’Alice in Chains qu’il a joué en bonne partie. Ceci étant dit, ce sont les pièces originales du groupe qui retiennent l’attention. Boar God est revenu en avril dernier avec deux chansons, les premières depuis leur EP Near Extinction en août 2020. Le trio done dans un mélange de punk et de noise rock, mais aussi avec des éléments plus surprenants. Une chose est sûre, les motifs de guitares d’Eric Bent sont particulièrement convaincants.

Tropical Fuck Storm

TFS était en grande forme pour son spectacle. Le quatuor en a mis plein les oreilles au Théâtre Fairmount qui était plutôt rempli. La formation a commencé en force avec Braindrops dès le début. Gareth Liddiard était en grande forme et s’amusait déjà à ajouter des solos bruyants un peu partout dans la pièce. Au point de briser, pas une, mais bien deux cordes de guitares. En vrais DIY, le groupe a continué de faire du noise pendant que Liddiard changeait sa corde derrière les amplis. Les chansons ne restent pas identiques aux versions enregistrées en tout point. Tropical Fuck Storm les arrange (ou les dé-arrange, c’est selon) pour la scène.

Il n’était pas le seul à avoir la grande forme sur la scène. Le groupe est impressionnant à voir aller. Fiona Kitschin est brillante à la basse en plus de chanter à de nombreux endroits, la sportive Erica Dunn s’amuse à ajouter des couches de guitare bruyante, des synthétiseurs crasses et d’autres mélodies vocales efficaces. Et que dire de Lauren « Hammer » Hammel qui est tout simplement époustouflante à la batterie. Celle-ci, qui fait aussi partie du groupe métal High Tension, était une pieuvre derrière les fûts en plus de lancer des échantillons avec un pad. C’était particulièrement clair sur Rubber Bullies.

Le groupe a particulièrement joué dans les pièces de son premier album, A Laughing Death in Meatspace en plus d’ajouter quelques pièces de ses autres albums. Ils ont joué l’excellente Legal Ghost qui était particulièrement jouissive. Le groupe a aussi ajouté des reprises : Ann des Stooges qui a paru sur l’EP Moonburn plus tôt cette année, puis pour terminer le rappel une version particulièrement puissante de Stayin’ Alive des Bee Gees. À tout point de vue, TFS était magnifique sur scène au Fairmount et le groupe a quitté sous les applaudissements nourris de la foule.