Concerts

POP Montréal 2022 : L’Rain et Cymande

En ce premier soir de l’édition 2022 du festival Pop Montréal, plusieurs spectacles étaient au programme. Pour ma part, je me suis dirigé à l’Entrepôt 77 pour assister aux performances de L’Rain et de Cymande. D’un côté, ce fut une belle découverte. De l’autre, d’exaltantes retrouvailles avec des mélodies faisant partie de mon quotidien depuis plusieurs années.

L’Rain

Il y a tant à dire sur cette solide performance de Taja Cheek et de sa bande de quatre musiciens. Le quintette a formé un ensemble éclectique et imprévisible, à l’image des compositions que l’on retrouve sur les deux opus L’Rain et Fatigue. L’alliage des styles ajoute des couches de subtilité qui agrémentent une intéressante prise de l’espace sonore. D’ailleurs, on peut dire que Taja Cheek accorde une grande importance à ce sujet, puisque l’artiste avançait que, pour une connexion optimale entre la scène et la salle, un silence absolu est de mise. Et puisque ces moments ne sont pratiquement jamais arrivés, le groupe a décidé d’attendre. Après un certain moment, L’Rain en avait assez, décidant de jouer de nouveau au-delà de cette cacophonie de fond. Plusieurs éléments ont déjà été soulevés à propos du concept de pollution sonore, un brouillard qui vient en quelque sorte distordre l’harmonie désirée. Et pourtant, qu’y a-t-il de mieux à faire que d’écouter ce qui se joue à l’avant?

Malgré quelques problèmes de sons qui ont perturbé ici et là, cette prestation qui a valsé dans tous les sens a su me combler à merveille. Du RnB au jazz en passant par le post-rock et le post-punk et j’en passe, les compositions prenaient leur envol grâce à de belles progressions, des arrangements à la fois groovy et planants, simples et complexes, accessibles. La voix de Taja Cheek berce en profondeur. Maître de sa guitare, ses riffs tantôt optimistes tantôt sombres donnaient le ton à ce qu’on s’apprêtait à entendre. Puisque l’imprévisibilité était au rendez-vous, on ne pouvait prévoir une quelconque direction ; dans les montées de saxophone, des percussions de toutes les époques et des basses dansantes, on était transporté sans avoir besoin de savoir où on s’en allait.

Cymande

Peut-on croire que Cymande fait encore des spectacles? Oui oui! Ce n’est plus les années 70, mais leur musique, se perpétue dans le temps, colle à notre peau, est mixée et remixée en abondance, fait oublier l’existence au profit d’un moment passé dans leur accueillante chaleur. Sur scène, huit musiciens qui se complètent si bien qu’on se sentait vivre avec eux ce moment des plus spirituels. Quelques-uns d’entre eux sont d’ailleurs des membres originaux, tels Patrick Patterson et Stevie Scipio. C’est une riche histoire que celle de Cymande, un complément de sons issus de plusieurs endroits du monde, tout un chacun rassemblé avec soin pour concevoir trois opus funk reggae soul rock raffinés. Dans leurs élans instrumentaux où chacun a eu ses moments de gloire à la fois individuels et collectifs, on a pu reconnaître plusieurs compositions issues de leur album éponyme Cymande comme One More, Getting it Back, Listen, Bra et The Message, sans oublier les iconiques Brothers on The Slide et Willy’s Headache. Pour ma part, je n’ai pu m’empêcher de danser, m’accrochant à toutes les notes. J’ai voyagé.

Quelle belle soirée! Merci Pop.

Crédit photo: POP Montréal

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