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Les passages secrets de Louis-Jean Cormier au Théâtre Outremont le 23 février 2023 : charmante solitude

Louis-Jean Cormier seul sur une scène avec une guitare et un micro… mais bien sûr que ça allait être franchement plaisant.

Photos par Alexanne Brisson

C’est un piège. Bien sûr que le charme de Louis-Jean Cormier allait opérer alors qu’il était seul sur scène pour interpréter des chansons qui ont jalonné sa carrière. Il est terriblement efficace sur scène et hier soir, l’auteur-compositeur-interprète a démontré encore une fois pourquoi il est l’un des artistes phares d’une génération de mélomanes.

Miser sur ses forces

En offrant un concert en solo sur scène avec une guitare, Louis-Jean Cormier mise sur ses forces : son jeu de guitare nuancé et intelligent qui sait même intégrer des basses adroitement dans son picking, son interprétation impeccable de ses chansons et son maudit charme de grand brun de la Côte-Nord. C’est justement en flashant ses talents de guitaristes qu’il a lancé la soirée avant de glisser tout naturellement dans La photo.

D’ailleurs, le glissement d’une chanson à l’autre allait se faire presque toujours de manière continue pendant la soirée. Pendant l’heure et trois quarts du concert, il n’a pris que quelques pauses pour nous inviter une fois à l’intérieur de lui et pour faire quelques petites blagounettes sur la tristesse de ses textes qui comportent toujours un petit rayon de lumière quand même.

De long en large du répertoire

C’est vraiment d’un bout à l’autre de son répertoire qu’il s’est promené en jouant des pièces aussi récentes que Même les loups versent des larmes de joies du projet 1969 et des pièces qui datent de Karkwa comme Marie tu pleures. À travers le tout, des pièces marquantes de son répertoire solo comme Bull’s Eye, 100 mètres haies, Je me moi et Tout le monde en même temps.

Parmi les fondus les plus habiles de la soirée, Saint-Michel qui se transforme en Tout tombe à sa place à notre insu était certainement l’un des plus heureux mariages. Notons aussi son interprétation fort réussie d’une chanson écrite avec Michel Rivard pour Marie-Pierre Arthur : Le vent m’appelle par mon prénom.

Même au rappel, Louis-Jean Cormier avait encore l’air frais comme une rose quand il a fait ce que peu d’artistes font : un vrai rappel. Il a demandé à la foule ce qu’ils voulaient entendre. C’est un exercice périlleux qu’il a relevé avec brio à la suite de la demande : Le bon sens. Il a terminé le rappel avec Quand vous mourrez de nos amours de Gilles Vigneault en l’honneur de son oncle Cormier décédé il y a deux jours et La seule question. Une soirée franchement réussie qui offre les chansons de Louis-Jean Cormier dans leur plus simple appareil et rappelle à quel point il écrit bien.

Crédit photo: Alexanne Brisson