Osheaga 2021 : Charlotte Cardin, Magi Merlin, DVSN et plus!
Il a beau faire plus froid, il a beau faire plus gris, il y a beau avoir encore un air pandémique qui flotte aux alentours, c’était vraiment le fun de se retrouver au parc Jean-Drapeau pour célébrer en communion le retour de la tradition annuelle qu’est Osheaga.
Trouvez au bas de cet article la galerie photo complète d’Alexanne Brisson.
J’ai vécu une petite émotion en sortant de la station de métro du parc Jean-Drapeau que je n’avais pas visité depuis belle lurette. Encore plus à l’approche des tentes d’accréditations. C’était donc vrai! Osheaga était de retour pour égayer cette première fin de semaine du mois d’octobre. Je m’y suis donc plongé à bras-le-corps avec plaisir.
Magi Merlin
Le plaisir a été décuplé en retrouvant les amis qui normalement trainent dans ces festivals. Une fois de plus, on a pu se prendre une petite bière en écoutant concert sur concert. La première à offrir une performance était la Montréalaise Magi Merlin qui a lancé un peu plus tôt cette année l’EP Drug Music. Je suis arrivé un peu sur le tard, mais ça m’a permis tout de même d’attraper quelques chansons convaincantes de la jeune femme. Sa voix et son interprétation se transposent bien sur scène et font honneur aux compositions. Une jeune artiste à suivre.
Pop en stock
Cette première journée se concentrait sur la pop et la succession de projets dans l’après-midi en faisait foi. C’est d’abord Ruby Waters, une Torontoise avec une voix impressionnante qui s’est exécutée. Si ses compositions sont quand même conventionnelles, sa livraison est appréciable et son authenticité touchante. Loin du fla-fla, Waters livre ses compositions à la guitare avec aplomb alors que sa voix, légèrement éraillée, fait le reste du travail. Une belle découverte. Par la suite, c’est JJ Wilde qui a pris la relève sur la Scène de la Montagne. Il faut aimer le blues rock pour apprécier le projet de la jeune femme. Vous comprendrez que les débardeurs pas de manches en chest, ce n’est pas trop mon truc. Elle a une bonne voix, est une interprète avec une bonne expérience de scène, mais musicalement, c’est d’un ennui total.
Puis, c’était à Soran de prendre la scène. Celui que vous avez peut-être connu grâce à La Voix en 2015 a livré un concert principalement composé de nouvelles chansons. Celles-ci s’inscrivent dans la continuité de ce qu’il avait présenté avec son premier EP en 2018. On y retrouve une pop radiophonique bien exécutée, mais qui n’a pas de personnalité. Par contre, le jeune homme livre le tout avec une franche authenticité. Il a même invité sur scène certains de ses amis pour une pièce à 4 parmi lesquels, on retrouvait Zach Zoya qui doit à son tour s’exécuter sur scène samedi. Par la suite, c’était Jessia qui prenait la scène pour nous livrer un pop-rock plutôt fade. C’est sûr que quand ta grosse reprise, c’est I’m With You d’Avril Lavigne, c’est… ben c’est ça. Je pense que ça résume bien le genre d’artiste devant lequel je me retrouvais et surtout la froideur avec laquelle j’ai émergé de ce 45 minutes de musique conventionnelle à mort.
De la belle découverte
Mea culpa! Je ne connaissais pas Odie, ce chanteur aux racines nigériennes qui a grandi à Toronto et en Californie. Il a livré une prestation tout à fait convaincante où le soul et le R&B s’entremêlent avec des éléments de pop. Le tout a été livré avec prestance, talent et une belle assurance. Son dernier album, Analogue, remonte à 2018 et il a sorti quelques morceaux en 2020. On peut vraisemblablement s’attendre à du nouveau bientôt et nous allons rester à l’affût de ce jeune artiste prometteur.
Puis, c’est Bülow qui a pris la scène. Je la connaissais de nom surtout et un peu de musique. Faisant dans la pop, la jeune femme a montré qu’elle est plus que capable de se défendre sur scène en ce vendredi d’Osheaga. Elle était solide comme le roc et sa performance était impeccable. Elle chante bien et elle le fait avec simplicité. Pendant sa performance, je n’ai pas senti qu’elle essayait de nous épater. Au contraire, tout coulait naturellement. Une performance franchement impressionnante qui a même été agrémentée d’une reprise réussie de Lost de Frank Ocean.
Les têtes d’affiche
Il fallait bien manger un moment donné et malheureusement pour le Franklin Electric que j’ai vu quelques fois en spectacle, c’est à ce moment que j’ai décidé que mon ventre avait besoin d’un remontant. J’ai donc entendu au loin les chansons de la bande à Jon Matte qui semblait bien se débrouiller comme d’habitude. Puis, c’était au tour du duo torontois DVSN de prendre la scène. En toute franchise, je n’ai pas été très impressionné par la paire. Si musicalement, c’est bien rodé et bien livré, quand on prend le temps de lire les paroles, qui nous étaient projetées en gros sur l’écran, ça devient rapidement plus douteux. On a l’impression par moment d’avoir un macho un peu toxique qui chante la pomme aux dames, pis j’ai juste envie de crier : les filles, éloignées vous avant qu’il ne soit trop taaaaaaaard. Bref, ç’a un peu ruiné mon concert de DVSN.
C’est Charlotte Cardin qu’on attendait avec impatience. La jeune femme qui connaît un succès monstre avec son premier album, Phoenix, paru au printemps dernier était visiblement l’artiste attendue dans cette première journée. Est-ce qu’elle le savait? Peut-être parce qu’elle semblait nerveuse pendant les deux ou trois premières chansons. De plus, cette nervosité faisait qu’elle se raccrochait à sa mise en scène qui devenait apparente et quasiment rigide. Heureusement, plus les titres s’enchaînaient, plus Cardin retrouvait son aise sur scène et avant le milieu du concert, elle souriait à pleines dents devant la foule qui était là pour elle.
Parmi les meilleurs moments du concert, sa livraison de Sun Goes Down (Buddy) où elle a été rejointe par une chorale de 6 filles et 4 gars. Parmi le groupe, on retrouvait notamment Judith Little D et Alex Guimond (Comment Debord). La puissance de l’ensemble doublé de la voix impressionnante de Charlotte Cardin était marquante. Elle a aussi livré son adaptation de Fous n’importe où de Daniel Bélanger avec un plaisir évident. Elle dansait allègrement sur scène et on avait envie d’en faire de même dans la foule. En fin de concert, le groupe s’est même attelé à faire des pas à la Achy Breaky Dance au début de Meaningless. Après de longs grondements du public à la fin du concert, Charlotte Cardin est revenue seule sur scène. Ça semblait un vrai rappel, qui n’était pas préparé. Elle avait les yeux brillants d’émotion avec raison. Elle peut se dire : mission accomplie. C’est une artiste bien spéciale Charlotte Cardin.
C’est parti pour de bon, on se revoit demain après une journée où Jessie Reyez, Haviah Mighty et Fernie jouent!
Crédit photo: Alexanne Brisson