Concerts

Omni, Alix Fernz et This Is Lorelei le 6 mars à la Sala Rossa

Petit attroupement devant la Sala Rossa ce mercredi soir pour accueillir en plein sol montréalais le groupe « sub popien » Omni. Alix Fernz (Montréal) et This Is Lorelai (NYC) s’occupaient de réchauffer la foule et, la foule quant à elle, s’occupait d’être un peu chaotique. Retour sur une soirée plutôt surprenante.

Alix Fernz & This Is Lorelai

Nouvellement signé sur Mothland, Alix Fernz (performant anciennement sous le format Blood Skin Atopic) a livré, à l’aide de ses — je cite, « camarades de classe » — une performance adéquatement perçante pour sortir de la torpeur d’un soir de semaine. En effet, l’équation post-punk du bill est tout à fait sensée pour soutenir Omni; les morceaux osent faire bouger la foule, les séquences aux synthétiseurs sont chargées, les guitares pertinemment stridentes et la batterie bûche de façon tellement efficace. Une image reste frappante : c’est comme être pris dans une puce électronique dont les circuits intégrés créent des labyrinthes infinis de sonorités dissonantes et dansantes. Il faut reconnaitre que cette mouture est particulièrement rafraîchissante pour le paysage musical francophone actuel. L’univers et la présence de Fernz se démarquent avec une vraie singularité.

À la suite de la première partie, quelques âmes semblaient tout à fait enthousiastes de la soirée. Certes, une espèce d’énergie de soir de pleine lune se reflète dans la salle. Ce qui est plutôt surprenant. Et justement, l’arrivée du groupe new-yorkais This Is Lorelai décide de continuer dans ce même ordre d’idées : le groupe débute avec un morceau country. Au premier abord, on a l’impression d’être face à un trio qui rappelle les Magnetic Fields grâce aux textes anecdotiques qui se poursuivent même entre les chansons afin de ne jamais créer de temps morts. Un séquenceur joue quelques collages sonores mélodiques, alors que le batteur et la bassiste se préparent pour les prochains morceaux. On sent qu’il y a un aspect de laboratoire et d’exploration plutôt intéressant dans la composition, on frôle à quelques fois des influences 90s qui tout à la fois, s’entremêlent à une sorte de pop-expérimentale. C’est encore une fois, une agréable découverte pour ma part.

Omni

Puis ouverture grandiose avec l’entrée en scène d’Omni, appuyé par le son d’écran THX. Oui, ce son très anormalement fort qui annonce le début d’un film — et de façon ironique — nous graviterons pour le reste du concert dans une sorte de montage d’images et de sons. Parce que oui, il y a littéralement une télé sur scène aux côtés des musiciens. Dans la télé cathodique, un plan séquence des trois musiciens assis sur un sofa vêtu d’uniformes de constructeurs. On sent un flair d’humour qui sera de circonstance pour appuyer leur performance.

Effectivement, Omni dégage une nouvelle énergie avec ce dernier album zSouvenir (sortit également sur Sub Pop comme leur précédent) qui, vraiment, fait écho au post-punk de bands mythiques comme Television ou Wire. La présence du bassiste et chanteur Philip Frobos ajoute du charisme, sa voix est chaleureuse et aucune gêne chez lui de pointer un membre de la foule en l’appelant « young man » après une déclaration un peu niaiseuse. Toutefois, malgré les influences post-punk, la formation possède quelque chose de tout à fait unique : le rythme est pointu et staccato, mais réussit soudainement — de façon impromptue — à devenir flexible. Quelque chose s’étire dans le rythme, le temps s’allonge pour laisser place à quelque chose de plus détendu.

Finalement, une petite sonnerie de téléphone modèle Nokia retentit dans les haut-parleurs avant de jouer le dernier morceau. On entend que la boîte vocale est pleine. Et juste pour ceci, je dis : bravo Omni et merci pour cette belle soirée.

Crédit photo: Gem Hale

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