Concerts

Nick Waterhouse, Ben Pirani et Bloodshot Bill au Théâtre Fairmount le 27 avril 2024

Dans un théâtre Fairmount à moitié plein, le prodige californien Nick Waterhouse s’est pointé devant un parterre conquis. Dès les premières notes de High Tiding, le party prenait. Bien enchaîné avec I Feel An Urge Coming On pour garder le momentum.

Photos par Coline Beulin

Nick Waterhouse

Visuellement, la configuration était efficace malgré le fait qu’on ait refilé le pauvre contrebassiste à l’arrière-plan comme s’il était en punition.

Mais Waterhouse ne néglige pas l’apport de ses musiciens pour autant. Très tôt dans sa prestation, il les a soigneusement présentés sans que ça ait l’air d’un pattern. Et pour cause, chacun d’eux s’avère essentiel à cet équilibre sonore bon chic, bon genre. Pour s’en convaincre, on n’a qu’à repenser à ce sax baryton si sexy d’une langoureuse portée dans Medecine.

Bien sûr, le chanteur se devait d’y aller de quelques pièces de son dernier album The Fooler paru en 2023. On a ainsi eu droit aux très efficaces Hide and Seek, No Commitment, The Problem With A Street et Plan for Leaving .

Nick Waterhouse

Avant le show je me demandais comment Waterhouse allait transposer la complexité des orchestrations avec une formation plus réduite sur les planches. Une fois la performance bien enclenchée, j’ai complètement oublié cet aspect tellement l’énergie s’en trouvait mieux répartie entre chacun des instrumentistes. Y compris la puissante voix de la choriste. Même que Plan for leaving se voyait avantagée de cette approche plus dépouillée.

À partir de Dead Room se sont enchaînées quelques valeurs sûres du passé. Difficile de rendre sur scène toute la somptuosité des arrangements de Very Blue. Mais le groupe peut se targuer d’avoir relevé le défi avec brio.

Au rappel, Waterhouse s’est payé un trip en reprenant, sans trop atténuer le registre de l’originale, ce classique du garage des années 60: You’re Gonna Miss Me des 13th floor elevators.

Ben Pirani

Pirani: en français s.v.p.

Le sympathique Ben Pirani en première partie a compris que c’était toujours payant à Montréal de s’adresser à la foule en français. Par contre, ses airs intimistes aux mélodies interchangeables d’une chanson à l’autre ne groovent pas tellement pour débuter la soirée.

On reconnaît ici et là des refrains avec bien du potentiel, mais enterrés sous une avalanche de réverbération. Autant dans la guitare que dans la voix. De sorte que lorsqu’il s’adressait à la foule clairsemée devant lui, sa voix résonnait comme s’il était au Stade Olympique.

Bloodshot Bill

Un Bloodshot Bill bien sanguin

Heureusement, Bloodshot Bill a bien décrassé les oreilles juste après avec son rockabilly à fond la caisse claire. Ça faisait du bien après une enfilade de sérénades archi-mielleuses de se dégourdir au son de Never Wanna See Your Face Again avec un Bloodshot Bill qui s’amusait comme un petit fou avec sa Jazzmaster.

Imparable show man à la voix éraillée, le Montréalais a tout donné – ou presque – pendant 30 minutes concises, expéditives à souhait. Comme se doit d’être un vrai bon show rock ‘n’ roll.

Crédit photo: Coline Beulin

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