M pour Montréal 2020 : Population II vole la vedette
Hier soir avait lieu la diffusion du concert gratuit Montréal Magique Musique Show, présentant le volet francophone de la programmation de M pour Montréal 2020. Des cinq artistes ayant performé dans les fabuleux décors du spectacle, c’est la jeune formation psychédélique Population II qui a «volé le show.»
Retour sur les courtes prestations de Flore Laurentienne, Totalement Sublime, Laurence-Anne, Maude Audet et Population II.
La 15e édition du festival de musique et de réseautage de l’industrie M pour Montréal se déroule au moment où l’on écrit ces lignes, et ce, jusqu’au 20 novembre. Pour présenter le volet francophone de sa programmation, l’organisation de M s’est revirée sur un dix cents, comme on dit, et avec brio! Avec une scénographie signée par Pestacle (SOIR) et une animation assurée par l’acteur albertain Paul Spence ainsi que Laurence Giroux-Do du groupe Le Couleur, déjà c’était une réussite.
Pour casser la glace, c’est l’autrice-compositrice-interprète Laurence-Anne qui a foulé la scène la première, jouant ainsi quatre chansons de son répertoire, dont les trois pièces de son nouvel EP Accident, paru un peu plus tôt cette année via Bonsound. Elle était accompagnée de ses accolytes Naomie De Lorimier (N Nao, Embo/phlébite) aux claviers et aux voix, Étienne Côté (Bon Enfant, Lumière) à la batterie, Cédric Martel (Mauves, Anatole) à la basse et David Marchand (zouz, Mon Doux Saigneur) à la guitare. On l’a déjà vue plus en forme, son attitude est restée low profile : il faut dire qu’elle est une jeune femme assez discrète dans la vie. Sa prestation aux accents soft-grunge et pop fut donc bien faite, vite faite.
Vinrent ensuite les conquérants de la soirée, Population II : Les trois garçons ont tout juste fait paraître un étonnant long-jeu psychédélique en octobre, sous la très cool étiquette américaine Castle Face Records.
Selon notre collaborateur Stéphane Deslauriers, À la Ô Terre est «l’un des meilleurs albums de rock québécois parus cette année». Bien concentrés dans leur bulle, Pierre-Luc Gratton (batterie et chant), Tristan Lacombe (guitare) et Sébastien Provençal ont tout cassé dès les premières notes de leur décapante chanson Il eût un Silence dans le Ciel. C’en sont suivies de merveilleuses minutes en leur compagnie.
Le tandem jazz-pop expérimental Totalement Sublime — composé de Marc-Antoine Barbier (Choses Sauvages) à la guitare et au chant, puis d’Élie Raymond (Foreign Diplomats) aux claviers et aux voix — s’est tout autant démarqué sur scène. On en aurait pris plus! Ils n’ont eut l’occasion de ne jouer que deux pièces de leur excellent premier record, paru cet automne via le label indépendant Bonbonbon Records. Le duo s’est entouré des amis Olivier Deschamps-Band au saxophone, de Thomas Bruneau-Faubert (Foreign Diplomats) aux synthétiseurs, de Mathieu Deschênes à la basse ainsi que de « Lazer » Vallières (Foreign Diplomats) aux rythmes.
s/o au solo de bouteilles de bières!
Au tour de la chanteuse et guitariste Maude Audet de livrer quatre compositions issues de son plus récent album folk-pop aux accents country Tu ne mourras pas, et du EP surprise qu’elle a fait paraître en mai dernier, Sessions de mai. L’artiste signée chez Grosse Boîte a choisi de ne s’accompagner que d’un musicien aux claviers : On aurait aimé plus de présence et de diversité dans le son. Tout ça tombait malheureusement à plat. Une batterie, au moins, aurait contribué à son succès. En effet, on retrouve de la flûte, de la basse et même des cordes sur ses enregistrements studio. Les douces chansons inoffensives d’Audet ont tout de même été un baume pour les coeurs tristounets de novembre.
Flore Laurentienne (Mathieu David Gagnon) a finalement occupé la dernière partie du concert, flanqué de son quatuor à cordes habituel et de ses confrères aux claviers et percussions. Le meneur, derrière ses modulaires, avait l’air d’apprécier le moment. Malgré qu’il y ait une profusion de vieux synthétiseurs vintages branchés de toutes parts sur scène, on n’entendait rien de ceux-ci ; que des violons! Dommage, car le mélange des claviers analogues et des cordes est merveilleux, en temps normal. Somme toute, ça a pu être une performance intéressante aux yeux des gens qui n’auraient jamais eu l’occasion de voir Gagnon en action. Son premier album, Volume 1, avait été sélectionné à la longue liste Polaris 2020.
Crédit photo: Camille Gladu-Drouin