Pour son premier de 4 concerts au MTELUS, Karkwa nous réservait quelques surprises, notamment celle de Patrick Watson en première partie.

Photos par Alexanne Brisson

Visiblement heureux d’être sur scène pour renouer avec le public montréalais, entouré de ses amis, Karkwa a donné un excellent concert avec toute l’adresse musicale qu’on connait à ses membres. Balançant les chansons de Dans la seconde, paru plus tôt cette année, à ses succès, le quintette a offert l’évolution plus léchée des concerts qu’il avait donnés plus tôt cette année dans les bars-spectacles.

Roche qui roule…

Karkwa a lancé son concert d’un coup avec l’Ouverture de Dans la seconde en enchaînant coup sur coup avec Parfaite à l’écran, Le Pyromane et L’acouphène sans arrêt. Le ton était mis pour la soirée, ça allait se passer en musique. Ce fut le mot d’ordre pour l’ensemble du concert, même si le groupe s’est gardé les morceaux qui leur permettent des jams musicaux comme L’échafaud, L’épaule froide et Dormir le jour en fin de parcours.

Entre les chansons, les membres se parlaient sur scène, comme c’était le cas à l’Esco ou au FME plus tôt cette année. Un peu moins, car on sent que les nombreux concerts depuis ont solidifié leur proposition, mais ça demeure un concert organique où le jeu occupe une place importante. Marie-Pierre Arthur, qui était venue rejoindre Patrick Watson plus tôt, est aussi venue rejoindre Karkwa pour chanter sur Oublie pas, un des moments forts de la soirée.

Parmi les autres pièces qui sont ressorties du lot, Nouvelle vague se démarque avec ses contrastes musicaux puissants et sa finale tout en jam. Gravité, aussi sur Dans la seconde, est aussi une chanson qui se prête bien en concert. Du courage pour deux a été dédiée à une amie qui combat le cancer du sein alors que 28 jours a été dédié à Karl Tremblay des Cowboys Fringants. Karkwa n’ayant pas froid aux yeux a osé même prendre une demande du public en rappel. C’est Le coup d’état qui a remporté la faveur.

Les chums

Karkwa avait décidé de demander à Patrick Watson de refaire leur première partie 17 ans après la première fois au Metropolis. Louis-Jean Cormier a d’ailleurs affirmé que depuis Patrick Watson était devenu beaucoup plus populaire que Karkwa. Il a aussi dit que cette année Karkwa fêterait ses 25 ans de musique ensemble, mais que ça ne voulait rien dire parce que pendant 12 ou 13 ans, ils n’ont rien fait. Une chose est sûre, le groupe semble bel et bien reparti sur la voie du rock et la scène transpire le plaisir à chacun des concerts.

Patrick Watson a offert quatre chansons en première partie en solo au piano. The Great Escape efficace comme toujours a donné le ton. Big Bird in a Small Cage et Little Moments ont aussi frappé la cible. Finalement, Je te laisserai des mots en duo avec Marie-Pierre Arthur était un coup de circuit. Watson en a profité pour blaguer quelques fois, lui aussi très heureux de se retrouver dans une position moins stressante de première partie. « Ça fait 20 ans que j’ai fait la première partie de Karkwa et on s’est dit que c’était une bonne idée de le faire encore. Il faut savoir que la scène montréalaise c’est une estie de grande famille, c’est pour ça qu’on est là ce soir. » Il a par la suite avoué ne pas être un fan de la moustache de Louis-Jean… comme on fait entre frères.

Blesse

Le quatuor blesse avait la délicate tâche d’ouvrir pour tout ce beau monde. La formation a bien fait en offrant des pièces de normal paru plus tôt cette année. Par contre, au niveau du chant, il reste du travail à faire. C’était fragile sur Météore, mais l’énergie du groupe a su couvrir. En général, peu importe lequel des trois membres chantait, ça manquait de conviction. LTAM a offert des beaux moments musicaux en revanche.

On peut dire que Karkwa a réussi sa rentrée montréalaise et son annonce de MTELUS le 23 novembre 2024 est une nouvelle qui devrait en réjouir plusieurs.

Crédit photo: Alexanne Brisson