FRIMAT 2024 | JOUR 3 : N Nao, Tamara Weber, oui merci, Malaimé Soleil, Lydia Képinsky
Pour la dernière journée au Festival de la relève indépendante musicale en Abitibi-Témiscamingue, j’ai eu le plaisir de voir N Nao à l’à la Salle des pendus, Tamara Weber ainsi que oui merci à la Réserve à minerai pour finir avec Malaimé Soleil et Lydia Képinski au Chevalement #7.
Cette dernière journée au FRIMAT était très chargée, peut-être même un peu trop ? Je dis ça parce que la programmation a pris beaucoup de retard. En effet, il était deux heures du matin et Lydia Képinsky n’avait toujours pas terminé son spectacle. De plus, j’ai trouvé que certains des artistes choisis en cette dernière journée avaient trop de similarité en termes de style musical. J’avais l’impression d’écouter la même musique avec des polices de caractères différentes.
N Nao
J’ai adoré la performance de N Nao. Elle nous a donné un magnifique et imprévisible voyage auditif, mélangeant la musique d’ambiance acousmatique avec des rythmes technos étonnamment calmants, rappelant parfois James Blake. N Nao avec ses deux musiciens semblaient créer des sons en direct, ajoutant de la réverbération et du retard ici et là, jouant avec de différentes structures et dynamiques sonores, il était difficile de deviner ce qui allait se passer. Les musiciens avaient cette manière de créer de l’ordre dans la cacophonie en ajoutant des mélodies célestes sur une trame sonore de chaos. La chanteuse utilisait la totalité de la scène, utilisant une lampe de poche pour faire des jeux de lumière DIY et jouait différents instruments, allant de la guitare à une sorte de flûte électrique qui rappelle le son d’un accordéon. Les musiciens aussi expérimentaient avec de différents appareils et instruments, comme lorsque la personne à la batterie jouait sur une guitare comme si c’était un xylophone. J’ai adoré son interprétation de Miroir, un titre qui fait partie de son dernier EP, Tout va bien et Nos endroits.
Tamara Weber
La chanteuse Tamara Weber était la première à faire une performance à la Réserve au minerai. Elle fait partie des artistes dont les performances en direct ont plus de crans que les enregistrements en studio. Elle incite la foule à chanter « Je veux le courage, je veux avoir le contrôle » à la fin de la pièce La Vague. Par la suite, ses musiciennes lui ont fait une petite blague en recommençant à jouer pendant que Tamara présentait la prochaine pièce, ce qui a fait rire la chanteuse et le public. « Je suis contente de partager ce moment avec mes amis et avec vous », dit-elle pour clôturer sa performance.
oui merci
Le groupe de Lanaudière oui merci a une synergie de groupe qu’on ne voit pas souvent. Cela paraissait dans la façon dont chacun des membres était placé sur scène, un à côté de l’autre, en ligne droite, et dans la façon dont il jouait ensemble, se permettant de changer plusieurs fois de tempo sans jamais se perdre. Ils ont fait une interprétation bien sympathique de leur titre Montréal. Pour Toute ouïe, une ambiance aquatique a été mise en place grâce à l’éclairage jusqu’à ce que le reste du groupe accompagne Mathilde à la fin de la chanson. La formation oui merci termine leur performance avec Voiture de course, sans manquer de brandir un drapeau de course noir et blanc.
Malaimé Soleil
C’était une première fois à Val-d’Or pour la formation de Saint-Hyacinthe Malaimé Soleil et elle a tout donné. Comme mentionnée plus haut, je trouvais que leur musique était trop similaire à celle des artistes qui ont passé précédemment, dont Karkwa (des comptes rendus de leurs concerts de cette année sont disponibles ici, là, aussi là, oh ici et j’en passe), mais les membres du groupe ont tout de même donné une performance de feux, ils avaient d’ailleurs une belle sonorité de groupe. « Qui fume encore des bonnes vieilles top en 20 24? » pour introduire le titre Clope, ce que j’ai trouvé bien drôle. Bref, Malaimé Soleil a donné une superbe performance, surtout pour la pièce Coin coin. Il était juste le groupe de pop-rock alternatif de trop, ce qui n’est pas leur faute.
Lydia Képinski
La chanteuse Lydia Képinski a, selon moi, sauvé la soirée en apportant de la classe, du pop rock cunty et en donnant une performance autant agréable pour les oreilles que pour les yeux. Elle crée un effet de surprise en entrant sur scène en traversant le public et se différencie dès le début des autres spectacles vus précédemment. À un moment, elle disparait de la scène, au point que plusieurs personnes, m’incluant, se demandait où elle était pour revenir comme ci de rien était. Cela a confirmé pour moi que Lydia Képinsky offre non seulement une performance musicale mais aussi théâtrale. Elle fait Depuis, Anthony, La saison des huîtres, parmi d’autres de ses titres, et clôture avec son interprétation incroyable de sa chanson Vaslaw, sans manquer de se mélanger à la foule avec son bassiste Émile Farley, qui se transforme en classique de la chanson techno qu’est Sandstorm de Darude.