
Francouvertes 2025 | Demi-finales #3 : Florence Breton, Bryan André et Muhoza et sa troupe
Alors que le Canadiens tentait de sécuriser sa place pour les séries éliminatoires, trois artistes tentaient aussi de se tailler une place dans la finale des Francouvertes. Qui sera sur la scène du Club Soda? C’est ce qu’on va découvrir.
Avant les trois artistes de la soirée, Florence Breton, Bryan André et Muhoza et sa troupe, c’était l’ex de la soirée, Rau_Ze qui venait présenter des pièces de son célébré Virer nos vies et une nouvelle composition en mode duo. Le Lion d’or affichait complet pour cette ultime soirée de demi-finales, notamment parce que nombreux Innus de Mani-Utenam avaient fait la (longue) route pour venir encouragé Bryan André. Ça s’annonçait enlevant.

Rau_Ze : pas comme d’habitude
En mode duo, Rau_Ze a livré ses chansons de manière plutôt intime et dénudée. Ça rend justice à la qualité des compositions du duo et surtout, ça donne beaucoup de place pour apprécier à sa juste valeur la voix puissante de Rose Perron. À de nombreuses, elle a éloigné le micro de sa bouche et, pourtant, ça rentrait avec la force d’un dix roues. Les pièces Parle-moi pas, Cinq minutes pile et L’habitude ont toutes frappé dans le mille.

Florence Breton : suavement en voix
Beaucoup plus suave que Rico Suave, Florence Breton a démontré une fois de plus qu’elle avait une voix poignante et une interprétation digne de ce nom. L’autrice-compositrice-interprète de Québec a démontré une absence de trac en début de prestation avec une voix qui était à sa pleine capacité. C’est une version plus soul d’Ariane Roy et Lou-Adriane Cassidy. Comme les trois femmes ont fait une partie de leur parcours ensemble, c’est normal qu’on y voie des similitudes. Musicalement, par contre, ici on pige beaucoup plus dans le jazz qui est livré en mode pop digeste. Ça promet pour son EP prévu pour le 2 mai. Il faut une fois de plus noter l’excellence des musiciens qui l’entourent, notamment Raphaël Laliberté-Desgagné et son excellent ton de basse.

Bryan André : savoir se faire aimer
Il est bon, le Bryan André. Il sait conquérir le cœur d’une foule en un clin d’œil et il l’a fait avec adresse au Lion d’Or. Rarement a-t-on vu la foule aussi enjouée à se lever et à chanter en innu aux Francouvertes. S’il blaguait qu’il nous garderait jusqu’à trois heures du matin, il y quelque chose dans son œil qui nous fait croire qu’il en est capable. Entre ses explications sur l’importance pour lui de garder en vie l’innu-aimun et ses histoires d’amour avec sa guitare, on tombe en amour avec le personnage qui est convaincant. On peut facilement tracer des parallèles avec la formation de son cousin et de Kim Fontaine qui joue avec lui : Maten. C’est la même énergie positive et enjouée qui s’en dégage. Sa communauté était nombreuse et ça commande le respect. C’est ce qu’on appelle une unité et une entraide remarquable. Il y a des leçons à tirer de ce tissu social fort. Musicalement, Bryan André ne réinvente pas la roue et s’inscrit dans la continuité de Kashtin. Son interprétation est sans failles. Et il a un excellent groupe à ses côtés : Kim Fontaine. Louis-Philippe Boivin et Ivan Boivin-Flamand (le Santana atikamekw).

Muhoza et sa troupe : encore plus tight
Il est impressionnant le Muhoza. Il propose un mélange de rap, de R&B et de gospel particulièrement bien tourné. Alors que sa présence au préliminaire avait été marquante, sa demi-finale a été encore plus serrée au niveau musical. Ses musiciens sont talentueux (ce saxophoniste pareil) et les deux chanteurs se complètent à merveille. Muhoza rappe bien alors que son compère ajoute de la voix plus soul et R&B qui étaient mieux dosées cette fois-ci. Le groupe a aussi complètement charmé la salle qui s’est retrouvée debout assez vite au Lion d’Or. Finalement, c’est Muhoza et sa troupe qui a gardé sa première place en chemin vers la finale au Club Soda le 12 mai.