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Francouvertes 2023 | Demi-finales – Soir 1: Marie Céleste, Cure-Pipe, Peanut Butter Sunday et Lou-Adriane Cassidy

Dans le cadre du concours-vitrine Les Francouvertes, le public avide de chansons francophones tous azimuts était convié à cette première soirée de demi-finales. Marie Céleste, Cure-Pipe et Peanut Butter Sunday avaient la tâche de séduire jury et auditoire afin de se hisser aux trois premiers rangs donnant accès à la grande finale qui se déroulera le lundi 15 mai prochain. C’est l’ex, Lou-Adriane Cassidy, qui ouvrait la soirée avec une courte prestation.

Crédit : Frédérique Ménard-Aubin

Lou-Adriane Cassidy

S’il y a une artiste québécoise que votre humble scribe garde à l’œil, c’est bien Lou-Adriane Cassidy. Cette fille habite une scène comme pas une. Un vrai talent qui, à notre humble avis, n’a pas fini de nous étonner, du moins, c’est notre souhait le plus cher.

La finaliste de la 22e édition des Francouvertes a entamé sa prestation avec Oui le serpent nous guette, pièce tirée de l’album Lou-Adriane Cassidy vous dit : Bonsoir. Après les premières mesures qui lui ont permis de chasser une nervosité palpable, le charisme de l’autrice-compositrice s’est déployé lentement. Elle nous a également présenté une nouvelle chanson, en chantier, écrite par Stéphane Lafleur, le meneur de la formation Avec pas d’casque. Un trou de mémoire est venu quelque peu perturber l’artiste, mais d’une manière spontanée et fluide, elle s’est arrêtée pour repasser le texte dans sa tête… pour mieux redémarrer son interprétation. Une pro sur toute la ligne. Elle a conclu sa prestation avec Entre mes jambes; une autre pièce tirée de l’album mentionné précédemment.

Avec un jean, des baskets, une guitare acoustique, une voix juste assez éraillée et un magnétisme indicible, Lou-Adriane Cassidy nous a de nouveau charmés.

Crédit : Frédérique Ménard-Aubin

Marie Céleste

La formation originaire d’Alma a offert une prestation convaincante lors de la quatrième soirée des préliminaires. L’esthétique folk rock des années 1970 que le groupe préconise en a séduit plus d’un, même si mon collègue Charles-Antoine Marcotte, mandaté pour la couverture de cette soirée, souhaitait à Marie Céleste une certaine modification de leur signature sonore afin de se distancier des « classiques » de la musique québécoise.

Dès le début de la prestation, on a été happé par les mélodies vocales assez complexes de Philippe Plourde (claviers, voix) et Simon Duchesne (guitare, voix). Les deux meneurs de la formation sont d’une précision chirurgicale. Un minuscule bémol à noter : le rythme de la prestation a sérieusement ralenti lors de la deuxième chanson avec cette pièce aux allures atmosphériques. Mais dès le troisième morceau, un peu plus rock, le groupe a récupéré l’énergie égarée en chemin. La formation a conclu sa solide prestation avec un monoplage paru récemment: Elle vit dans les bois.

Si Marie Céleste assume magnifiquement bien ses influences québécoises, on y entend aussi un peu d’indie rock « à la Grizzly Bear » ainsi que des ascendants jazzistiques qui peuvent, par courts moments, évoquer le lyrisme de Feu! Chatterton, sans atteindre bien sûr les hauts standards établis par la formation française. Certes, les Almatois récupèrent avec une habileté certaine les codes du rock québécois des années 70, mais ils sont nettement plus qu’un simple pastiche de cette époque. Un groupe à surveiller de près sans aucun doute.

Crédit : Frédérique Ménard-Aubin

Cure-Pipe

Pour cette première demi-finale, nous avions droit à un autre groupe originaire du Saguenay, plus précisément de la festive ville de Jonquière. En version enregistrée, la proposition de Cure-Pipe, passablement floue, avait plus ou moins convaincu l’auteur de ces lignes. Or, en concert, le son d’ensemble de la formation est plus direct et resserré. Du moins, c’est ce qu’a relaté le respecté collègue du Devoir, Philippe Renaud, dans son compte-rendu de la première soirée des préliminaires.

Avec sept musiciens sur scène, on s’attendait à un son assez expansif de la part de ces Saguenéens, mais à notre grand étonnement, le groupe fait quand même preuve d’une certaine nuance dans l’interprétation de ses chansons.

Cure-Pipe possède une identité sonore forte qui emprunte au rock psychédélique des années 60, au rock garage, au progressif et au « slacker rock » des années 90. Même si la cohésion du groupe semblait, par moments, chambranlante et même si la voix du chanteur Thomas Dakin Perron semblait instable, c’est surtout la détermination du groupe à proposer des chansons singulières, tant dans ses sonorités que dans ses structures, qui a séduit l’auteur de ces lignes. Coup de chapeau à l’explosive Plus rien ne m’impressionne, pièce introductive de l’album Le Pire paru l’année dernière, ainsi qu’au morceau conclusif qui évoquait la mythique formation états-unienne Pavement.

Dans le contexte d’un concours-vitrine comme celui des Francouvertes, il aurait peut-être été préférable pour Cure-Pipe de miser sur des chansons plus énergiques. Malgré ces petits impairs bien futiles, la formation nous a présenté un très bon concert.

Crédit : Frédérique Ménard-Aubin

Peanut Butter Sunday

Et c’est la formation néo-écossaise, Peanut Butter Sunday qui avait l’honneur de conclure cette soirée. Leur pop punk déclamée dans un mélange de français et d’anglais en a convaincu plusieurs, semble-t-il, car ce sont eux qui ont obtenu la première position du classement des préliminaires.

D’entrée de jeu, l’auteur de ces lignes est loin d’être un adepte de pop punk. Or, celui présenté par Peanut Butter Sunday a au moins le mérite d’être joué et interprété avec une indéniable sincérité. Les quatre sympathiques musiciens se sont donc présentés sur scène, vêtus en mode « camouflage ». Immédiatement, on a senti une importante fatigue vocale chez le chanteur-guitariste Micheal Saulnier; affaiblissement qu’il a confirmé et candidement avoué au public avant la dernière chanson. Pour cette principale raison, les chansons de la formation, d’ordinaire mélodiquement à point, perdaient en efficacité.

On reconnaît ici le potentiel hautement fédérateur des chansons du quatuor. On admet également que ces quatre jeunes hommes ont du charisme à revendre. Toutefois, pour qu’un groupe de pop punk soit pleinement convaincant, l’exécution de ses chansons doit être ultra précise et le rythme du concert présenté ne doit contenir aucun temps mort. Aucun de ces deux objectifs n’a été atteint lors de cette première soirée de demi-finales. Cela dit, avec plusieurs concerts estivaux à son horaire, la formation pourrait nous surprendre dans un avenir rapproché.

Le classement à la suite cette première demi-finale nous a donc fait mentir, mais ce n’est pas la première fois ni la dernière que ça se produira! Il se lit donc comme suit :

Palmarès

1. Peanut Butter Sunday
2. Marie Céleste
3. Cure-Pipe

On vous donne rendez-vous dès demain, au Lion d’Or, pour la deuxième demi-finale mettant en vedette Jeanne Côté, Emmanuelle Querry et Héron.

Crédit photo: Frédérique Ménard-Aubin

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