Francos de Montréal 2023 : Grand Eugène et Robert Robert
Retour sur une belle rencontre entre le public et Robert Robert au Studio TD dans le cadre des Francos de Montréal 2023.
Toutes les photos sont de Charles-Antoine Marcotte
Grand Eugène
C’est à Grand Eugène, le groupe formé de Jérémy Lachance (composition, guitare), Melyssa Lemieux (voix), Olivier Tanguay (batterie), Nassim Dib-Mudie (claviers) et Greg Tremblay-Meadors (basse), qu’est revenue la tâche d’ouvrir cette soirée qu’on savait d’avance dansante. Le projet fondé par Lachance, mais mené par la voix de Lemieux sait être doux et énergique en même temps. En une trentaine de minutes, la formation a réussi à créer une belle bulle musicale.
Avec sa voix chuchotée, mais toujours le sourire aux lèvres, Melyssa Lemieux donne le ton aérien de Grand Eugène. Les mélodies, quant à elles, sont bien effectuées. Leur premier EP homonyme est paru le 9 juin. Si la bande y pige, elle offre également quelques pièces plus anciennes, dont leur première Celle-là. « Y’a beaucoup de choses qui se passent en ce moment », dira Melyssa Lemieux vers la fin de leur performance. « Y’a Vendôme, y’a Choses Sauvages, y’a aussi Nickelback quelque part à Montréal… Au Centre Bell. Merci de nous avoir choisis, Grand Eugène et Robert Robert. »
Robert Robert
Après la pause réglementaire qui permet à la première partie de faire place à l’artiste principal, les lumières s’éteignent d’un coup au Studio TD. La foule, qui s’est massée pendant ce temps devant la scène, fait savoir son impatience de retrouver Robert Robert. Il arrive finalement, se campe sur scène et clame le texte de Télé, pièce tirée de son dernier album Bienvenue au pays. C’est alors clair : celui qui était DJ auparavant a trouvé sa place sur scène et assume son nouveau rôle à merveille. D’ailleurs, son dernier album démontre ce changement : la voix et les textes sont plus à l’avant sur Bienvenue au pays que sur Silicone Villeray.
Puis, rapidement, son attitude stoïque laisse place à une énergie débordante qui l’amène à sauter d’un bord à l’autre sur scène. Il faut le voir jouer de son synthétiseur posé sur un ampli par terre complètement plié en deux pour comprendre à quel point il se donne. Il remerciera d’ailleurs à plusieurs reprises la foule pour son énergie et sa réceptivité. L’un et l’autre se nourrissent et permettent que toutes les parties passent un bon moment.
Robert Robert prouve qu’il sait créer des chansons pop aux refrains accrocheurs et dansants avec Alex, L’été je m’ennuie, Les gens, Quand je veux je dors… Chacune d’entre elles sera accueillie chaudement par la foule qui ne se gêne pas pour sauter sur place, danser et chanter avec un plaisir apparent. Les pièces plus tranquilles de son répertoire ne tombent pas pour autant à plat. Lorsqu’il entame À pied en s’asseyant, le public se calme et l’écoute d’une oreille attentive. Il enchaîne avec Digital, qui est aussi plus douce. Du côté introspectif, il présente aussi pour la première fois devant public la pièce-titre de son deuxième album, qui est « très spéciale » pour le DJ.
Deux invités se joindront à la fête : Fernie, sur Casser du sucre et LUMIÈRE pour J’aurais dû. L’énergie dégagée par Fernie à son arrivée vers la fin du morceau est tout simplement incroyable. C’est lui qui chante sur l’album « et comme j’ai une grande logique, je me suis dit « mmm, il pourrait venir la faire ici aussi » », explique Robert Robert, faisant rire l’auditoire. Le duo de LUMIÈRE et Robert Robert est un heureux mariage : leurs énergies et leurs voix sont tout à fait compatibles et cette transposition sur scène en est une bonne preuve.
Disons simplement que ces « gens qui font la fête sans se casser la tête » ont eu tout l’espace nécessaire au Studio TD, pour paraphraser la chanson Les gens.