Critiques

Robert Robert + Bini

Silicone Villeray

  • Chivi Chivi
  • 2021
  • 35 minutes
6,5

C’est un grand saut que fait Robert Robert avec Silicone Villeray. Au cours des 10 dernières années, le compositeur de musique électronique était occupé à faire danser les foules dans les festivals à travers le monde. Puis, la pandémie l’a obligé à changer drastiquement son mode de vie. Même si de son aveu, ce n’est pas la pandémie qui a été l’étincelle du projet, elle lui a certainement permis de prendre le temps de le travailler.

Il nous présente donc Silicone Villeray, un assemblage de 11 chansons pop-rock teinté de musique électronique. On y retrouve des rythmes qui sont faits sur mesure pour danser, et ce même quand les sujets des textes ne sont pas joyeux. Pour ce premier album, il a été bien entouré : Benoît Parent a contribué aux textes et à la réalisation alors qu’Hubert Lenoir s’est greffé au projet en tant que coréalisateur.

Robert Robert nous démontre qu’il a un talent pour la mélodie pop qu’il dispense tout au long de Silicone Villeray. Que ce soit sur des chansons dansantes comme MP3 pour les fleurs de printemps ou encore sur une pièce plus posée comme Indigo, il trouve le moyen de créer des vers d’oreille efficace. Le premier extrait, un duo avec Hubert Lenoir, La nuit se plaindre est aussi un bon exemple de sa capacité à créer des airs accrocheurs.

Musicalement, ça se tient d’un bout à l’autre de l’album avec une bonne variété et un savant mélange d’EDM et de pop-rock. L’été je m’ennuie, Les gens ou encore Plus simple sont tous de bons exemples de ce métissage efficace. Est-ce que tout est bon sur l’album pour autant? Pas tout à fait.

On sent que Robert Robert est très timide vocalement. Pas tout à fait nonchalant, on a l’impression qu’il n’ose pas prendre la pleine place qui lui revient. C’est un peu normal après avoir passé tout ce temps derrière la platine, ce n’est pas nécessairement naturel d’utiliser son organe vocal pour rejoindre l’auditeur. L’autre faiblesse de l’album est les textes. Même s’il frappe quelques bons coups : « Les squelettes dans le placard qui s’occupent du ménage », sur Indigo, est un bon exemple d’une belle image bien construite. Par contre, dans son ensemble, les textes sont un peu faibles et restent au premier degré.

Cela dit, ce premier album de Robert Robert montre de belles promesses de la part du jeune auteur-compositeur-interprète montréalais. De plus, la voie pop-rock qu’il emprunte ici lui va très bien. Il a déjà l’humilité et la sagesse d’ouvrir son intimité, maintenant il ne reste plus qu’à construire sur son talent pour la mélodie pop.

Liens d’écoutes et d’achat : SpotifyQUBmusiqueApple MusicBandcamp

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