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Francos de Montréal 2022 — jour 8 : Franky Fade et P’tit Belliveau

Mine de rien, il s’agissait du deuxième Club Soda de P’tit Belliveau en deux mois. L’Acadien avait beau être jetlag, il a offert un concert enlevant.

Photos par Alexanne Brisson

La pluie était encore de la partie vendredi soir alors que les festivaliers répondaient présents sur le site des Francos. Plusieurs mélomanes s’étaient donné rendez-vous à la visite rarissime de MC Solaar. Pour ma part, j’ai pris le chemin du Club Soda où P’tit Belliveau offrait un concert avec Franky Fade en première partie.

Franky Fade

Fort de la sortie de CONTRADICTIONS l’an passé, Franky Fade est arrivé sur scène gonflé à bloc pour cette première partie. Il a livré les pièces fortes de son album comme Bon Ami, Vertige, Rewind, Cellules et Métal. À tous les points de vue, c’était réussi. Il a livré les titres avec énergie et une interprétation toujours juste. Il a ajouté aussi le titre VVM qui compte sur deux collaborations. Celles-ci ont été jouées en piste audio et même si Franky Fade ponctuait. C’était un peu étrange. D’ailleurs, peut-être que le truc qui manque à son trio est une quatrième personne qui serait en quelque sorte son « hype man » et qui pourrait l’appuyer vocalement pour donner un peu plus de force à la chose.

Autant c’était un mix bizarre entre Franky Fade et P’tit Belliveau qui n’ont pas des approches similaires, autant Franky Fade est vraiment une excellente première partie pour préparer le terrain. Il a fait chanter « P’tit Belliveau » à la foule après nous avoir demandé si on avait hâte. Venant de la culture hip-hop, c’est pour lui visiblement naturel et ça m’a fait réfléchir que ça devrait plus souvent être comme ça une première partie. Il a terminé sa performance avec Caramel. Une demi-heure plaisante avec Franky Fade.

P’tit Belliveau

Pendant les minutes qui ont précédé son arrivée sur scène, une projection de P’tit Belliveau en lutteur était sur l’écran géant à l’arrière-scène. C’était un clip de deux lutteurs sur lesquels la face de l’Acadien avait été apposée. P’tit Belliveau est entré en disant : « Allô Montréal, Club Soda, Round 2 » en faisant référence à son concert du 30 avril dernier. Visiblement, malgré ce deuxième passage en deux mois, le Club Soda affichait complet pour une deuxième fois. Au point, où une troisième date au printemps prochain est déjà annoncée.

P’tit Belliveau a principalement livré des pièces de l’excellent Un homme et son piano paru ce printemps. Tout a été livré avec justesse et un talent musical impressionnant. La salle était entièrement sous le charme de l’auteur-compositeur-interprète. En plus des succès du dernier album comme Demain, Bière qui va m’faire penser, Meteghan River, Depuis que la neige a fondu, RRSP et plus, il a livré des pièces de son premier, dont Cool When Yer Old et Moosehorn Lake. Ses musiciens et lui ont même offert un moment métal où le groupe a joué Last Resort de Papa Roach. Oui, oui, au complet.

Il faut absolument parler l’aspect esthétique des projections. P’tit Belliveau a tellement bien compris la culture du mème et l’utilise avec une habileté qui est impressionnante. Le point culminant de ces images était le vidéo irréel pendant J’aimerais d’avoir un John Deere où sur fond de Windows XP, on voit des recherches de tracteurs, des images isolées, répétées et reproduites. C’était vraiment efficace. Il y a aussi cette orgie d’animaux qui devaient danser, mais qui, en toute franchise, avaient plus l’air de zigner… C’était aussi étrange que parfait.

Il a terminé son rappel avec Income Tax devant une foule qui chantait fort les paroles avec lui et une liesse ambiante avec laquelle les spectateurs sont rentrés. Un excellent concert.

Crédit photo: Alexanne Brisson