Ah le FME! Heureux d’être content, je me suis promené à travers des très bons shows de rock et de rap au cours des deux derniers jours. En voici le récit.

Au cours des deux derniers jours, j’ai fréquenté abondamment le Cabaret de la dernière chance et je me suis aussi promené sur le site principal pour attraper les rockeurs torontois des OBGMs.

Yoo Doo Right

Le groupe montréalais Yoo Doo Right est reconnu pour être bruyant et il a honoré sa réputation au Cabaret de la Dernière Chance en nous percutant les tympans d’un mur de son. C’était tout à fait délicieux. Ceux qui ont fait paraître l’album From the Heights of our Pasturelands l’an dernier ont démontré que puissance sonore ne veut pas dire de sacrifier les nuances. À coups de textures sonores intéressantes, le groupe a charmé le public qui était au rendez-vous.

Solids

J’ai toujours été un grand fan de Solids. Je n’avais pas manqué leur dernier concert avant de prendre une très longue pause, mais j’ai manqué le retour en novembre dernier. J’ai pu enfin les revoir sur scène à mon grand plaisir. Désormais redevenus un duo (Guillaume Chiasson de Bon Enfant jouait avec eux avant la longue pause), Louis Guillemette et Xavier Germain-Poitras ont offert une très bonne performance qui reposait principalement sur des pièces de son excellent record Blame Confusion paru en 2014. Ils ont aussi fait quelques pièces de l’EP Else paru en 2016, notamment Blank Stare. C’était tout à fait satisfaisant pour le fan de Solids que je suis.

Le Belladone

J’ai eu le temps d’attraper rapidement deux ou trois chansons de Le Belladone qui jouait en extérieur devant la buanderie. Après une entrée théâtrale, iel s’est lancé dans sa pièce sortie récemment : Au nom de la mère et de la fille. Le projet est encore jeune et j’ai hâte d’entendre le reste des pièces dans leur format studio.

Critique Love

Faisons un saut dans le temps pour arriver au 5 à 7 du samedi. J’avais l’intention d’aller voir Critique Love et Antoine Corriveau qui étaient en concert au QG. J’ai finalement juste vu Critique Love, mais Siméon a attrapé Antoine Corriveau et vous en parlera demain! Il faut dire que les portes ont ouvert passablement plus tard que ce qui était indiqué. C’était un premier vrai concert pour Critique Love qui fera paraître son premier album le 5 septembre. Entouré de musiciens d’expériences, dont Julien Sagot et Lisa Iwanycki, Antoine Binette-Mercier était visiblement fébrile. Ce qu’il propose est un genre de rock un peu sombre et texturé qui n’est pas sans rappeler l’œuvre de Sagot. Il y a encore de la confiance à prendre en sa voix, parce que c’était généralement timide. Iwanycki et Frannie Holder (qui s’est jointe au groupe pour quelques chansons) prenaient beaucoup plus de place que Binette-Mercier, vocalement parlant. Simon Angell est aussi venu accompagner le groupe à la basse pour quelques chansons. Ce sera un album à découvrir le 5 septembre.

The OBGMs

Voilà un autre groupe que je n’avais pas vu live depuis un bon bout de temps, mais que j’aime beaucoup. Les punks d’OBGMs ont pris un tournant plus lourd avec leurs deux derniers albums et ils ont démontré qu’ils sont capables de créer aussi cette lourdeur sur scène. Une chose qui n’a pas changé avec le temps est le fait que Densil McFarlane est une bête de scène. Dès les premières chansons, il a mis de côté sa guitare pour venir chanter collé sur la barrière et le public.

McFarlane est aussi très bon au micro, il sait jouer avec la foule pour la survolter et faire quelques remarques drôles au passage. Ce fût le cas lorsqu’il a demandé aux gens en relation de lever la main, puis aux gens qui sont ensemble depuis 5 ans, puis 10 ans avant de lancer : « cette chanson est à propos de terminer une relation de dix ans ». Buffalo a par la suite rentré au poste avec ses gros riffs. En plus des pièces de Sorry, It’s Over, le groupe a aussi pigé dans l’excellent The Ends paru en 2020. The OBGMs ont offert un solide concert de punk dynamique.

Magi Merlin

Ça faisait quelque temps que j’avais vu Magi Merlin sur scène. Je suis arrivé sur la fin de son concert au Cabaret de la dernière chance, mais je dois dire que j’ai été agréablement surpris. Directe, incarnée et plus simple que dans ses performances passées, la jeune autrice-compositrice-interprète était excellente. J’ai adoré les quelques chansons que j’ai pu attraper. Je n’attendrai certainement pas aussi longtemps avant de la revoir sur scène.

Mike Shabb

En voilà un autre que j’avais bien hâte de voir et je n’ai pas été déçu. Mike Shabb était en pleine forme et a offert une très bonne performance au Cabaret de la dernière chance. Le rappeur a montré à quel point il maîtrise son débit en filant à travers sa discographie. Sa performance a aussi été marquée par un mot pour Jeune Loup qu’on a entendu. De plus, Kinji00 a été invité sur scène pour Fleur de Lys, gros drapeau du Québec sur scène. Visiblement, le souverainisme a le vent dans les voiles. Mike Shabb a aussi offert un moment très touchant quand il a parlé du suicide de son père, rappelant à tout le monde que, quand ça ne va pas, c’est important de tendre la main et que c’est important d’être à l’écoute. Un concert qui était une réussite du début à la fin.

Moonshine

La fin de soirée du samedi s’est passée sous le signe du party avec le collectif Moonshine qui a été fidèle à sa réputation en faisant danser le public. Ça s’est poursuivi tard dans la nuit dans un grand happening pour fêter le festival qui approche tranquillement pas vite de sa conclusion.

On se revoit mardi pour notre dernier retour.

Crédit photo: Couverture : Dominic Mc Graw