Concerts

FIMAV 2022 — Jour 4 : Pangea de Futura, Colin Stetson & Mats Gustafsson et Gordon Grdina

Ma visite annuelle dans la ville charmante de Victoriaville coïncidait avec la quatrième journée du FIMAV 2022.

Malgré les annonces de pluie et peut-être même d’orages, la route était belle et calme sur la 20 alors que nous roulions vers Victoriaville. En tout cas, c’était pas mal plus calme que les tornades de la veille! J’avais particulièrement hâte de voir le duo de Colin Stetson et Mats Gustafsson, mais le FIMAV est toujours un endroit de prédilection pour découvrir de nouveaux artistes aux démarches intéressantes.

Crédit : Martin Morissette / FIMAV

Pangea de Futura

Ce collectif de musiciens montréalais a été mis sur pieds par Eric Quach (thisquietarmy). On y retrouve bien sûr sa guitare drone toujours aussi texturée, mais aussi trois batteurs (Aiden Girt, Eric Craven et Samuel Bobony), Charles Bussières aux claviers, Véronique Janosy à la trompette et basse électrique, Neboysha Rakic à la trompette et voix ainsi que Reüel Ordoñez au trombone et à la voix.

Le groupe nous a tranquillement introduits dans son univers qui n’a cessé de prendre de l’ampleur. La guitare était accompagnée de certains sons d’oiseaux, de claviers, de légères percussions et de chants de gorge de style tibétains de Rakic. Le tout donnait une certaine allure mystique à l’orchestre. Plus on avançait dans le concert et plus les batteries prenaient de l’espace. C’est quand même quelque chose d’avoir trois très bons batteurs qui font des motifs différents complémentaires. Disons qu’au point de vue de la puissance, c’était assez convaincant. Les cuivres apportaient aussi quelque chose d’intéressant dans le mix et se fondaient bien dans le reste de la trame qui était surtout composé des claviers, percussions, voix et guitares. À mesure que les pièces progressaient, on sentait qu’on était dans le spectre du métal particulièrement à cause du jeu de Samuel Bobony.

C’était une performance bien intéressante du collectif.

Crédit : Martin Morissette / FIMAV

Colin Stetson & Mats Gustafsson

Regarder Colin Stetson et Mats Gustafsson jouer ensemble, c’est comme assister à une épreuve olympienne. C’est impressionnant à tous les niveaux. Colin Stetson de son côté avait deux saxophones, son classique saxophone basse et un deuxième, tout petit, qui semblait être un alto. En plus des deux instruments, il portait un micro sur sa gorge. De son côté Mats Gustafsson avait un saxophone (qui je crois était baryton), avait des gadgets pour créer des textures sonores électroniques et une flûte traversière.

Le duo est donc parti à l’aventure ensemble dans une discussion d’abord frénétique qui s’est transformée au cours de la performance en échanges un peu plus calmes. L’aspect visuel de la performance était bien intéressant aussi puisqu’une lampe placée de biais donnait des ombres folles sur le mur de droite. Ainsi, on pouvait à un moment voir Colin Stetson immense qui jouait de son saxophone basse alors que Mats Gustafsson était tout petit avec sa flûte traversière. Un beau flash du concepteur d’éclairages.

Le duo a démontré pourquoi ils sont considérés comme des sommités mondiales dans la pratique de leur instrument avec de nombreux tours de haute voltige sonore. D’un côté, Colin Stetson a une respiration circulaire qui est tout simplement impressionnante et de l’autre Gustafsson est tellement dynamique et incarné dans son jeu. C’était franchement un concert intéressant.

Crédit : Martin Morissette / FIMAV

Gordon Grdina

Le dernier arrêt de la soirée était au Colisée Desjardins pour le concert de Gordon Grdina qui était présent avec deux projets : The Marrow et Square Peg. Le premier des deux ensembles est un quatuor où Grdina joue de l’oud et où il est entouré par un bassiste, un percussionniste et un violoncelliste. La formation plonge dans des sonorités moyen-orientales et fait preuve d’une belle écoute sur scène. Le bassiste Mark Helias est particulièrement impressionnant à voir jouer. Il a une polyvalence incroyable dans sa technique et un dynamisme impressionnant. Le seul défaut du groupe était les intros parfois un peu trop longues.

Par contre, si on parle d’intros longues et inutiles, c’était beaucoup plus le cas avec Square Peg. Pour être franc, je n’ai pas aimé du tout. La grande partie de la demi-heure du groupe avait l’air plus d’une harmonie de secondaire deux qui peine à s’accorder, qui ne s’écoute pas avec un batteur qui n’arrête pas de jouer et qui frappe des trucs autour de lui, juste parce qu’elles sont là. C’est probablement moi qui ne comprends rien, mais j’ai trouvé ce chaos sonore d’un ennui total. Et pendant tout ce temps, le batteur fait des faces comme le bassiste de GOB. Tout m’énervait.

The Marrow est revenu sur scène pour se joindre à Square Peg pour deux dernières pièces, mais encore une fois, les longues introductions inutiles faisaient loi. Comme si, en plus du concert, on devait regarder la répétition. Je sais que c’est plus nuancé que ça, mais c’était si long avant qu’un mouvement de groupe s’installe que j’en perdais patience. Ceci étant dit, c’est à ça que ça sert la musique actuelle! Tester des approches.

Encore une fois, j’ai adoré mon passage au FIMAV. Ce festival qui ne ressemble à aucun autre au Québec prouve chaque année sa pertinence grâce à la qualité de sa programmation et l’audace des projets qui y sont présentés. On se revoit l’an prochain!

Crédit photo: Crédit : Martin Morissette / FIMAV

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