
FIJM 2025 | Mykalle + Ambre Ciel
Tapi dans l’ombre du Studio TD, lundi, tôt en soirée, j’ai eu la réflexion que c’était une méchante bonne idée de rassembler Mykalle et Ambre Ciel en plateau double. Les deux artistes aux univers distincts, mais complémentaires à la fois, nous ont offert un moment suspendu, riche et particulièrement satisfaisant pour nos oreilles.

Mykalle
L’artiste multidisciplinaire montréalaise Mykalle Bielinski, alias Mykalle, ouvrait le bal dans l’ancien Astral bien garni. Alors que ça jouait du coude, dans l’assistance, pour les dernières places assises disponibles, la chanteuse est apparue sur scène en compagnie du musicien et réalisateur Blaise Borboën-Léonard. Ensemble, ils venaient défendre Da Pacem, un premier album signé Mykalle, paru en janvier 2024.
La chanteuse s’est postée derrière son micro, éclairée par un simple halo de lumière blanchâtre, avec Borboën-Léonard, en biais, assis derrière sa grande table de sons. Puis, sans plus tarder, on a été introduit à l’univers mystique de ce projet aux chansons électros liturgiques marquées par la voix magistrale de l’artiste et par les productions aux basses vrombissantes de son acolyte.
Il y avait de tout ça avec la magnifique Kyrie (Traditionnal), la première pièce de la soirée, qui, avec panache, a lancé le concert. Le son impeccable a bien servi la production riche de ce morceau et la puissante complainte de l’artiste qui résonna fort en nous.
De cette façon, le duo a arpenté, avec brio, les chansons de Da Pacem. Telle une prêtresse des temps modernes, Mykalle chante en latin, en grec, en bulgare et en anglais de sa voix puissante et pleine de modulations, pendant que son collègue s’affaire sur son violon, ou sur son synthétiseur avec doigté. La pièce d’inspiration traditionnelle bulgare Pritouritze Planinata (Traditional), ainsi que la chanson-titre ont offert d’autres moments forts, puisant dans la spiritualité même de l’artiste, qui, je le rappelle, possède une voix phénoménale.
De passage pour une trentaine de minutes seulement, je me serais délecté de passer plus de temps avec les deux artistes talentueux. Une prochaine fois, espérons-le. Et qui sait, peut-être que ce sera avec une équipe complète, où les chants se mêleront à la musique de tous les instruments qui habitent cet album unique.

Ambre Ciel
On ne s’arrêtait pas là au Studio TD, lundi soir, alors que les pièces électros chorales de Mykalle allaient laisser leur place aux morceaux néo-classiques de l’autrice-compositrice-interprète Ambre Ciel.
Jessica Hébert, de son vrai nom, est apparue sur scène, derrière son clavier, suivie d’une harpiste et d’une violoncelliste qui allait apporter une instrumentation riche à la performance. Le petit groupe nous a ainsi conviés au cœur de l’album still, there is the sea, un projet étoffé et sensible qui nous a beaucoup plu lors de sa sortie au début du mois de juin.
Le public, toujours nombreux et attentif, a vogué entre les morceaux mélodiques et organiques du record, comme the sun, the sky, eau miroir et atlantis. Au clavier, Ambre Ciel ponctue les chansons, subtilement, ou plus librement, avec l’apport de boucles texturées, alors que la harpe naïve et optimiste s’agence aux notes plus lancinantes du violoncelle. La voix de l’artiste, douce et riche à la fois, complète le tout en nous berçant et nous entrainant dans des moments contemplatifs qui nous obligent à fermer les yeux, alors qu’on tente de tout capter avec notre ouïe.
Avec Ambre Ciel, on s’est arrêté à la mélancolie et la lumière qui coexistent dans sa proposition, à la qualité des productions pop orchestrales que l’on retrouve sur chaque extrait et au timbre feutré de sa voix qu’elle utilise avec parcimonie.
Dans l’obscurité du Studio TD, loin de la cohue extérieure du festival, ce plateau double a passé trop rapidement. Les curieux qui se sont entassés à l’intérieur, peut-être pour combattre la chaleur de fin juin, on eu droit à une heure bien singulière, envoutante et à la musicalité précise et particulièrement maitrisée.























Crédit photo: Eugénie Pigeonnier