Concerts

Festival International de Jazz de Montréal 2019 – Nebraska Project

Après avoir fait le party pour fêter ses 40 ans, ce jeudi 27 marquait le lancement officiel de l’édition 2019 du Festival International de Jazz de Montréal. Alors que la sémillante Charlotte Cardin était attendue comme le messie sur la grande scène TD, je me suis offert une mise en bouche musicale assez éloignée de l’univers de Cardin.

En effet, dans le cadre intime de la Cinquième salle se tenait le concert de Nebraska Project. Nebraska comme l’album de Springsteen? Exactement. Habituellement, il suffit de se laisser porter par la vibe et la proposition des musiciens, mais cette fois-ci une petite mise en contexte est nécessaire pour mieux appréhender le projet de ce groupe. Comme l’a expliqué avec passion André Papanicolaou, guitariste et chanteur, l’album Nebraska est sorti en 1982, juste après l’immense succès de The River qui a remporté un Grammy Award. Plutôt que de proposer un The River bis, le Boss a préféré s’assoir dans sa cuisine et enregistrer une démo seul avec sa guitare et son harmonica. Puis, est venu le temps de l’enregistrer dans de bonnes conditions avec le E-Street band et là coup de théâtre! La légende raconte que tous les musiciens aimaient mieux l’authenticité de la démo que l’album enregistré. Ce fut donc la démo qui vit le jour et qui se plaça troisième des palmarès américains et britanniques! Sacré Bruce! C’est alors que le groupe de ce soir s’est mis à imaginer ce qu’aurait donné l’album enregistré avec les claviers et guitares électriques si emblématiques de l’univers de Springsteen.

Si évidemment, il n’y a pas de surprises au niveau du déroulement des chansons, étant donné que c’est l’album au complet et dans l’ordre qui est joué, les arrangements eux ont de quoi donner entière satisfaction. Lorsqu’on est habitué à écouter cet album en boucle, on finit par le connaitre dans les moindres recoins, les intonations, les montées de guitare, etc. Ce soir, c’est donc un vent de fraicheur qui s’abat sur le Nebraska. Là, on voit que ce sont des musiciens passionnés, d’une grande technicité et fans du Boss. En effet, si la chanson-titre de l’album est reprise presque identiquement ou en tout cas dans le même esprit, c’est pour mieux entrainer le public vers un chemin différent pour les suivantes. Dès Atlantic City, la guitare électrique résonne et les claviers sont présents sur la rythmique imparable de la section basse/batterie emmenée par Mario Légaré et José Major. Mention spéciale pour Highway Patrolman et ses arrangements rock ou Used Cars avec la participation de Paul Cargnello. Et la voix dans tout ça? Le chant est réparti entre le guitariste cité plus haut et le claviériste Denis Faucher. Chacun des deux chante avec sa propre voix et n’essaye en aucun cas d’imiter ou de singer Springsteen, ce qui est une très bonne chose! Le groupe finit logiquement sur Reason to Believe presque interprété a capella et à quatre voix! Un beau moment offert!

Mais ce n’est pas tout! Le groupe avait en effet promis des surprises à la fin du show et le guitariste a même sorti sa Telecaster, si chère au Boss. En effet, nous ne serons pas déçus, car le groupe se permet le plaisir de reprendre les plus gros succès de Springsteen comme Dancing in the Dark, I’m on Fire, Born to Run et bien sûr Born in the USA. De quoi nous laisser quitter le sourire aux lèvres et l’envie de se déhancher!

Pour consulter notre galerie photo de la soirée

Crédit photo: Alexianne Brisson

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