Concerts

Lancement du Festival International de Jazz de Montréal 2019 : Charlotte Cardin et Rodrigo Amarante

C’est en cette journée chaude dans la métropole que s’est officiellement lancée la 40e édition du Festival International de Jazz de Montréal. Avec Charlotte Cardin, on peut dire que les organisateurs du festival ne se sont pas trompés, accueillant une innombrable foule, question de lancer les festivités musicales de bonne façon. Plus tard en soirée, le chanteur et musicien brésilien Rodrigo Amarante a fait planer les spectateurs de l’Astral.

Sur les vrombissements du ciel, sans trop pleuvoir sur nos têtes, Charlotte Cardin a effectué une performance assurée avec certains coups d’éclat. Sans passer à l’histoire, sa performance a su combler une foule des plus hétérogènes, nous tenant en haleine avec l’annonce d’un imminent album.

Sans fausse note, l’énergique chanteuse montréalaise déplace beaucoup plus d’air par ses interprétations plutôt que par son contenu, créant un doux mélange entre une fille qui parle souvent d’amour et une fille qui sait utiliser sa voix et ses mélodies à juste escient. Celle qui avait fait trois spectacles en trois soirs au 38e FIJM revenait cette fois-ci, pour lancer le tant attendu 40e et on peut lui dire chapeau.

Sourire au rendez-vous, l’artiste à la voix harmonieuse, auteure du EP Main Girl (2017), a joué les chansons qu’on attendait, en plus de nouvelles chansons, annonçant au passage son nouvel ensemble, un prélude intéressant pour la suite annoncée. Chantant autant en français qu’en anglais, Charlotte Cardin s’est fait remarquer au jazz cette année en jouant notamment Les échardes, Big Boy, Paradise Motion, Dirty Dirty et Double Shifts.

Surprise au menu, alors que sont montées sur scène les deux femmes du duo Milk & Bone pour Main Girl avant de jouer Daydream, l’une de leurs compositions. Celles qui avaient également fait une apparition aux Francos au spectacle de Coeur de Pirate sont revenues avec le même entrain pour Cardin.

On a assisté à un soulèvement de foule tel un raz de marée à l’apparition de Loud et de Ajust pour l’interprétation de Like it Doesn’t Hurt, avant de jouer l’attendue Sometimes, All the Time. Tout était donc au rendez-vous pour soutenir les désirs de tout un chacun.

La sensation brésilienne Rodrigo Amarante en ville pour le Jazz

Rodrigo Amarante, c’est quelqu’un qui, avec brio, te fait voyager partout et nulle part en même temps de bien t’encrer dans sa performance. Chantant en portugais, en espagnol, en anglais et en français, il a dévoilé l’étendue de sa richesse lyrique, en plus de démontrer son intention de créer des connexions humaines par le biais des langues et des douces mélodies.

L’exotisme est certes un facteur qui influence beaucoup de gens à se laisser bercer par l’artiste, mais c’est sa manière de rendre les choses intimes, comme s’il nous chantait un morceau sur le bord d’un feu qui nous rattache le plus à lui. Bien au-delà de l’homme derrière sa guitare, il joue plusieurs autres instruments, dont le piano, en plus d’être le merveilleux leader d’un talentueux band. Rodrigo Amarante fut l’auteur d’un simpliste spectacle qui a fait valser les têtes dans ses balades et les hanches dans ses moments plus rythmés à la bossa-nova. En jouant notamment quelques chansons de sa réalisation solo Cavalo (2014), celui qui s’est fait connaître de tous lorsque sa chanson Tuyo fut la bande originale de la série Narcos, a gagné bien des coeurs et libéré bien des esprits lors de sa prestation. Lors de ce passage, les percussions n’ont laissé personne indifférent en plus de la prestance de cet homme sur lequel on a grandement à apprendre.

Ces deux concerts annoncent un vent de fraîcheur et de diversité en ce début de festival, choses accueillies à bras ouverts pour établir un contact étroit avec la musique présentées jusqu’au 7 juillet.

Pour plus de détails sur le festival, c’est ici que ça se passe.

Consultez notre couverture photo de la soirée.

Crédit photo: Alexanne Brisson