Troisième journée de festival bien remplie à Petite-Vallée avec l’hommage aux deux artistes passeurs, le concert d’Émile Bilodeau et O.G.B. qui venait clore cette journée sur la longue pointe.

Après deux jours bien remplis en émotion, on a commencé cette troisième en après-midi avec une fois de plus des émotions fortes alors que les passeurs se faisaient « hommager » par des artistes de la Gaspésie et d’ailleurs.

Hommage à Émile Bilodeau et Paul Piché

C’est Marc Hervieux et Daphnée Richard qui ont animé cette après-midi qui nous a fait passer à travers tout le registre des émotions dans le Chapiteau du théâtre de la Vieille Forge. C’est Nathan Vanheuverzwijn qui a lancé le concert avec Laurence Castera à la guitare ainsi que Melba et Mariko comme choriste pour une version très sympathique de Ça va. Évidemment, Bilodeau a été touché de voir son claviériste s’approprier ainsi la chanson. Ça partait fort, mettons.

On a eu droit à une panoplie de propositions allant de pièces de Paul Piché en espagnol à une scène des Belles-Soeurs chantée au groupe Irène qui reprend Amour félin d’Émile. Parmi les meilleurs moments, il faut parler de Manuel Gasse qui a fait un numéro hilarant en prétendant avoir retrouvé le iPad de Paul Piché, qu’il avait entré le code « 1234 » pour le mot de passe et qu’il était tombé sur un projet avorté d’adaptation pandémique de ses chansons. Ça donnait des trucs comme : « C’est aujourd’hui le jour de l’an / c’est long là Legault-Arruda » et autres versions vraiment parfaites. Mettez-moi ça dans un gala juste pour rire svp!

Un autre numéro marquant est le père d’Émile Bilodeau, déguisé en lui de 16 ans qui auditionnent avec des premières pièces un peu moins convaincantes que celle qui le fera connaître à travers la province. Nathan Vanheuverzwijn a aussi livré une belle reprise émouvante de Confessionnal, une chanson qui se trouve sur Grandeur mature, mais qu’ils n’interprètent plus en concert. Il faut aussi parler de Marc Hervieux qui était tordant notamment parce qu’il a pris la peine de roaster un peu son ami Paul Piché en parlant de ses retards et de ses douches 5 minutes avant de rentrer sur scène (une manie bien connue dans le milieu).

En plus de ça, Magneto Trio (le groupe de la légende Rick Haworth qui accompagne Paul Piché) a livré une version de Reste avec une Lana Carbonneau magnifique à la voix et un TiBass fournier aux claviers, O.G.B. qui reprend Freddy Mercury, Maten et Scott-Pien Picard qui Thse Minupunanu, Alan et Jeanne Côté qui ont repris Candy, Guillaume Arsenault et sa reprise surprenante Le renard, le loup, le deuxième groupe de chansonneurs (Étienne Dufresne, Charlotte Brousseau, Jeanne Laforest et Dave Harmo) qui ont repris Sans le connaître de Paul Piché, Marc Hervieux et Fannie Côté pour Les ruisseaux.

Émile Bilodeau

C’était au tour d’Émile Bilodeau de prendre la scène du chapiteau de Grande-Vallée pour présenter ses chansons en formation complète. Dès le début, il a tenu à préciser, et pour l’enlever du chemin, à quel point il était reconnaissant de l’amour reçu depuis son arrivée à Petite-Vallée. Pour ajouter à la relation avec son co-passeur, il arborait un t-shirt d’un jeune Paul Piché pour ce concert où il était accompagné de Nathan Vanheuverzwijn aux claviers et à la trompette, Carl Evan St-Louis à la batterie, Marc-Antoine Fogert à la basse et Miriam Pilette à la guitare.

D’ailleurs, les dernières fois que j’ai vu Bilodeau, c’était en formation réduite et je dois dire qu’en full band, avec la très fiable Miriam Pilette à la guitare, ça donne une liberté intéressante à l’auteur-compositeur-interprète. Son concert devient 50% grattage de guitare et 50% gesticulations. J’exagère à peine. L’expressif jeune homme déploie toujours autant d’énergie sur scène et c’est à se demander où il la trouve. C’est impressionnant et contagieux.

Émile Bilodeau a donné près de deux heures de concert qui a traversé l’ensemble de sa discographie et qui nous rappelle que malgré sa vingtaine il cumule déjà de nombreux succès : Ça va, J’en ai plein mon cass, Candy, Freddie Mercury, Métamorphose, La jungle du capital et bien plus. Il s’est surtout concentré sur Petite nature, paru l’an dernier, en offrant de nombreuses pièces de celui-ci, dont Ma maladie mentale, Le dernier festin, L’île Zolman, SQDC, Petite nature et Souffleuse. Il a aussi invité Elliot St-Pierre pour l’accompagner sur Dehors et Dave Harmo est venu jouer de l’hamornica sur Crise existensielle.

Un bon concert rempli d’une belle énergie contagieuse qui nous laisse avec un grand sourire alors qu’on s’empressait de rejoindre le chapiteau du théâtre de la Vieille Forge pour le concert d’O.G.B.

O.G.B.

Les Original Gros Bonnet étaient de passage à Petite-Vallée pour un de leurs rares concerts cet été et la formation était en grande forme. Le groupe de rap-jazz a livré de nombreuses pièces de son album Tous les jours printemps en intercalant aussi quelques pièces de l’EP Fruit jazz. Une chose que Franky Fade fait très bien au sein de la formation est devenir le « hype man » des musiciens quand on entre dans un moment plus musical. O.G.B. a même offert une nouvelle pièce de leur prochain album en travail. À qui le monde qui a ouvert le concert est rentrée comme une tonne de brique et ça n’a pas ralenti par la suite. Le groupe a terminé le concert avec la populaire Rebondir avant de revenir pour un rappel avec Pousse l’ananas. C’était un concert fort réussi.

Crédit photo: Couverture : Alexandre Cotton