C’est bon de retrouver tranquillement nos repères. Le Festival en chanson de Petite-Vallée est un arrêt annuel prisé qui offre de beaux moments musicaux.

L’an passé, mon cœur était peiné de ne pas pouvoir revenir voir la longue pointe de Petite-Vallée où tant de moments magiques ont eu lieu. Pour ouvrir les 10 jours de festivals qui se dressent devant nous, il y avait Antoine Corriveau qui venait présenter les pièces de son album PISSENLIT lancé en octobre dernier. S’il y a une chose qu’on peut dire, c’est que l’auteur-compositeur-interprète était en mode rock pour celle-là. Pour l’occasion, il était entouré des vieux complices Stéphane Bergeron à la batterie et Marc-André Landry à la basse, mais comptait deux ajouts de taille : Sheenah Ko (Besnard Lakes) aux claviers et Simon Angell (Thus:Owls) à la guitare.

Antoine Corriveau a lancé les hostilités avec Quelqu’un en version plus rock que jamais. C’était puissant et entraînant. Puis, il a enchaîné avec une version adaptée plus bruyante de La ville d’où on vient. Même son de cloche du côté de Je sors dehors tirée des Ombres longues qui prend un petit tournant de rock alternatif des années 90 avec ses rythmes carrés et martelés avec assurance. Ça lui donne presque des airs de Helmet. Même son de cloche du côté de Croix blanche qui hérite même d’un moment rythmique répétitif et un peu psychédélique de trois minutes à la mi-parcours. Chapeau bas à Stéphane Bergeron qui tient le rythme d’une main de maître.

Les nouveaux hits

Bien qu’il ait joué aussi Le nouveau vocabulaire pendant un moment d’accalmie, seul à la guitare, ce sont les nouveaux titres qui ont occupé l’essentiel du temps. Les pièces comme Kenny U-Pull, Cheapcheapcheap, Maison après maison, Albany et Ils parlent ont toutes frappées dans le mille. Le bruit des os a aussi été un beau moment de plaisir auditif. Déjà que l’album est plus rock que les sorties précédentes de Corriveau, sur scène, le groupe pousse la note et rajoute une bonne dose de bruit. Cette bonne distorsion était très plaisante pour les tympans et bien dosée dans la salle par Karolanne Charbonneau à la console. Il a aussi invité sur scène Erika Angell qui était de passage à Petite-Vallée pour la bouleversante, et encore plus en raison du contexte actuel, Les sangs mélangés. C’était magnifique.

La nouvelle mouture du groupe d’Antoine Corriveau réussit à changer habilement le son du projet. C’était bon avant et ce l’est encore. C’est simplement différent. Les fans de musique un peu plus rock bruyante auront du plaisir avec la nouvelle vie des pièces de l’auteur-compositeur-interprète. Si cela est possible, c’est aussi à cause des musiciens qui l’entourent. Ceux-ci font une job magnifique. Sheenah Ko est parfaite à l’accompagnement aux voix et aux claviers, Stéphane Bergeron est solide comme un roc, Marc-André Landy fidèle comme la meilleure des horloges et Simon Angell est une sorte de joker à la guitare qui semble capable de tout. Si Corriveau passe dans votre coin, ne le manquez pas.

Crédit photo: Alexya Crôteau-Grégoire